Sixième album des très bons The Murder of my sweet, A Gentleman’s Legacy est un concept-album basé sur la vie d’Adam Evangelista, ex-agent de la CIA, devenu par la suite tueur professionnel. Nous naviguons pendant près de soixante-dix minutes au milieu d’un fresque sans pause entre les douze chansons, fresque conçue comme une comédie musicale à la sauce metal, teintée ici et là de multiples influences, comme le symphonique, le progressif, la pop et même la variété la plus acidulée.
 
                Je ne connais pas assez le groupe et leurs albums précédents pour faire de comparaison avec ce nouveau disque, mais force est de constater que le résultat est plutôt réussi et même musicalement très intéressant, malgré quelques longueurs inévitables dans un concept mais qui ne viennent aucunement plomber le propos et l’intérêt que nous avons à nous immerger dans l’œuvre.
                Depuis « Six Feet under » et son caractère très théâtral jusqu’à l’épique et flamboyant « Finding Closure » (qui ne dénoterait pas dans un album récent de Dream Theater), l’histoire défile entre nos oreilles, le metal légèrement symphonique et ultra-mélodique des Suédois ravit nos sens et la voix d’Angelica Rylin nous accompagne finement en une douceur qui émerveille parfois.
                Si le style « Metal variété » existait, The Murder of my Sweet en serait le leader incontesté. Attention, lorsque je dis variété, rien de péjoratif du tout, on sent juste beaucoup d’influences utilisées dans le style et Angelica fait parfois penser à ces chanteuses un peu naïves et trop douces des comédies musicales typées Broadway, voire de certaines productions Dysney, comme sur « A ghost of a chance » ou même « Trick of the Devil » par exemple. Elle peine même parfois à susciter une forte émotion car, malgré son talent indéniable, sa voix est tellement fluide et étonnamment linéaire qu’elle manque un peu de puissance et de nuances surtout.
                Peu importe, Il y a une unité musicale dans ce groupe et parfois quelques perles se portent à notre attention comme « The Wheels of Time » très aventureux dans une tendance symphonique et le majestueux « Winged » sorte de power-ballad exacerbée et ornée de changements de tempo propres aux plus valeureux des groupes progressifs.
 
                Vous l’avez compris, cet album est très grand et presque parfait, tant par l’interprétation technique et émotionnelle presque sans faille que par la qualité indéniable des compositions. Cet opus pourrait bien faire entrer le groupe dans la cour des grands du genre, voire des très grands du metal mélodique.