The Seventhate est un groupe espagnol dont le style musical est très dur à définir. Après une première démo, les messieurs sortent aujourd’hui The Cooper test, un album tinté de nombreuses influences, mais il faut le reconnaître, sans grande originalité malgré une bonne production.

L’album s’ouvre sur un titre très court de hardcore qui aurait très bien pu appartenir à Dillinger Escape Plan ou encore Red Cord. Le ton est donc donné de manière très sèche et efficace mais la suite surprend énormément et en décevra sûrement plus d’un. Fini les riffs aigues saccadés et les compostions sans queue ni tête ; les titres suivant ne sont que des morceaux punkisant, certes, relativement énervé mais sans plus. Les points positifs sont les plans de jazz, qui bien que basique, apportent un contraste assez intelligent. Dans la même optique les chants clairs, parfois vraiment très pop, et les arpèges d’introduction apportent beaucoup aux ambiances mélancoliques.

Pour être plus clair on a l’impression que les titres ont été composés à des moments différents, ou plutôt par des groupes différents. The Seventhate démarre avec du hardcore, passe ensuite par des titres rock-punk tintés de jazz, pop, métal et un peu de hardcore, laisse place à un morceau instrumental, reprend la formule rock-punk, puis finit par une ballade acoustique sur la piste cachée.
En tout cas, le savoir faire est présent. Les guitares abordent plusieurs styles et savent les mixer avec aisance et la batterie démontre l’étendue de ses capacités sur les plans jazzy. En revanche la basse, même lors des passages où elle est mise en avant reste dans la simplicité mais remplie sa tâche tout de même.
Le point positif de l’album revient au chanteur qui maîtrise et alterne parfaitement bien les hurlements hardcore et les chants pop.

Malgré un mélange des genres osé et un niveau technique non négligeable cet album laisse une sérieuse impression de déjà vu et peut même parfois exaspérer légèrement. Par exemple les passages où le chant est volontairement faux, pour sonner punk, ou encore certains cœurs sans intérêt comme dans le titre Serial Killer sont particulièrement crispant. Il n’y a pas la petite étincelle qui fait qu’un morceau plaît ou séduit à part l’instrumental à la moitié de l’album. The Seventhate compose selon sa propre folie mais devrait essayer de faire un mix plus fin de ses influences. Mais soyons d’accord, je suis persuadé que The Cooper test trouvera un public parmi les amateurs de rock-punk-hardcore peu conventionnel. Ce groupe se cherche encore et son expérimentation se ressent beaucoup sur cet album.