Après deux albums au style très différent évoluant d’un son plus sombre vers une dominance plus métal lourd, les allemands d’Eisheilig allaient ils poursuivre dans cette voie avec Elysium ?
Trop de suspense tue le suspense, la réponse est donc immédiate, et c’est oui !

L’évolution vers le style métal indus à grosse guitare est telle que dès le premier titre « Sturm », le son Eisheilig se voit être très proche de…Rammstein (en particulier de leur titre « Meinz herz brennt »). Tout au long d’Elysium se retrouvent ce même chant clair (intégralement en allemand) et ce gros son guitare caractéristique de ceux qui ont fortement influencé la scène allemande, et dont il est apparemment difficile de se démarquer.
Et pourtant…si le son et la griffe Rammstein sont indéniablement présents, après plusieurs écoutes des différences de style se dessinent. La principale se situant au niveau de l’intensité et de l’ambiance de manière générale : toutes les compositions, même les plus « toniques » (5. « Flug der möwen ») conservent en effet en arrière plan une dimension de retenue plus froide, en partie grâce à un tempo lent accentuant la lourdeur des compositions, ainsi que grâce à de nombreuses nappes de synthé (8. « König der planeten »).

La touche Eisheilig est donc toujours bien présente, sur un album toutefois bien moins mélodique que « Die gärten des herrn ». En mettant de coté les éléments comparatifs avec d’autres groupes, les compositions d’Eisheilig restent efficaces, avec un bon compromis entre puissance et froideur, le tout enrobé d’un très gros son et d’une très grosse production. Bien sûr, le coté « déjà entendu » est ce qui coûte des points à Elysium, un album qui reste cependant loin d’être inintéressant bien que peu original, et qui propose une alternative (même proche) à un certain autre groupe allemand très connu.