Quoi de neuf du côté de la région parisienne ? Il semblerait qu'un nouveau groupe de black metal, ANTHROPOVORE, se soit réuni durant les confinements dans la joie et la bonne humeur pour distiller sa rage à travers la musique. Pas n'importe quelle musique, du bon vieux black metal inspiré selon ses dires par les groupes d'anthologie que sont MARDUK, DARKTHONE et les autres. Ce groupe formés de deux guitaristes, Stéphane et Simon nous reviennent aujourd'hui avec un second album, « Boogeyman » qui fait suite à « RIP and Tear » sorti en 2021.

Un bon groupe de black a un son particulier, brouillon pour n'importe quel autre style de musique, adapté pour celui-ci. ANTHROPOVORE l'a bien compris et nous propose ici une déferlante dans la lignée de ce qui se fait maintenant depuis des décennies dans ce style. C'est agressif et sonne bizarrement mais cela correspond tout à fait à ce que l'on attend d'un groupe de cette trempe. Puisqu'il ne semble pas y avoir de batteur dans cette formation, on va partir du principe qu'il s'agit de programmation mais je garde tout de même une doute là-dessus. Je garde un doute car la batterie est propre et franchement variée. S'il s'agit d'un travail de programmation, celui-ci est vraiment conséquent et mérite notre admiration.

Niveau compositions, ANTHROPOVORE est une nouvelle fois dans la droite lignée des pionniers du genre. L'ensemble est forcément énergique et on le comprend dès l'entrée en matière avec « Ave Satani » qui fait office d'introduction avec ses riffs lourds puis une belle déferlante qui s'enchaîne naturellement. « Boogeyman » lui fait suite avec là aussi pas mal de férocité. ANTHROPOVORE développe ses ambiances sur des morceaux relativement longs pouvant aller de 4 à 8 minutes. C'est assez monnaie courante dans ce style et cela permet de développer grandement les ambiances. Pour un groupe qui vient se former, on sent déjà la maturité dans un style qu'il maîtrise parfaitement. Il n'y a qu'à se pencher sur « Torture Et Mort » et ses 8 minutes 33 pour s'en convaincre. L'équilibre et là dans la composition. On note aussi une très bonne maîtrise des instruments. On passe par de bonnes pièces telles que « Time Marches On » ou « Seasons Of Suffering » avant de conclure sur la version digipack par « Jurassic Altered » placé en bonus.

ANTHROPOVORE maîtrise son propos même si à ce stade ne nous propose pas encore un black metal personnel. Les références sont acquises et comme le groupe semble particulièrement attaché aux formations des années 90, cela fonctionne parfaitement. Les fans de black metal ont un nouveau nom à découvrir chez Music Records.