ABHCAN se forme en 2000 du côté de Paris. Le groupe passe les 10 premières années à faire quelques reprises. C'est à partir de 2012 et l'arrivée de Arnaud à la guitare que le groupe commence à travailler sur des compositions. Leur première démo voit le jour en 2017 sous le titre de « Redemption ». En 2017, Lina vient remplacer le chanteur du groupe. ABHCAN se lance alors dans de nouvelles compositions et sort un album en 2020 son premier album « The Pit ». Après de nombreux concerts le groupe est de retour avec un nouvel EP pour 2023, « Build & Break ».

Je crois que je ne me lasserai jamais de répéter aux groupes qui sortent des premiers albums de mettre le paquet sur la production avant toute chose. On n'imagine pas une maison en moellons apparents... Aussi bonnes soient les compositions, si la production ne suit pas, c'est comme écrire un roman sur des feuilles de brouillon. Il faut un vrai packaging pour habiller les albums et travailler au mieux ce que l'on souhaite rendre au public. Cette production passe à côté de pas mal de choses et nous laisse un chant très en avant et des instruments, particulièrement les cymbales et la caisse claire avec un son franchement moyen. Dommage ! Tout cela méritait beaucoup mieux.

Côté musique, ABHCAN tient la route. Les compositions sont inspirées par le heavy et metal prog. L'ensemble de cet EP tient la route avec un niveau technique honnête. L'ensemble est homogène. On ouvre avec « Run ! ». Le chant féminin a la particularité de mélanger chant clair et chant guttural ce qui devient de plus en plus répandu chez les chanteuses et on ne va pas s'en plaindre. ARCH ENEMY fait des émules et on ne va pas le leur reprocher. Les mélodies sont accrocheuses et la dynamique est là. On trouve de bonnes choses dans chacun de ces morceaux comme « Never Bending ». Le groupe joue sur les contrastes et apporte de la diversité dans ses compositions, ce qui est intéressant. On se laisse tranquillement porter par des morceaux comme « Down In Danvers » ou « Buld & Break ». « #Hashtag » vient clore ce disque entre mélodies et chant guttural bien appuyé.

Si ABHCAN nous offre une série de titres sympathiques et bien agencés, il faut clairement revoir la stratégie de production. Je sais que l'autoproduction a ses avantages et s'avère bien moins couteuse mais à l'heure actuelle, il est essentiel d'investir dans ce qu'il faut pour se faire remarquer.