Kiuas est une jeune formation finlandaise qui évolue dans un registre heavy metal que l’on qualifiera de nordique ou de scandinave et qui à défaut d’être originale nous montre avec ce deuxième album (Reformation) qu’elle connaît parfaitement ses gammes et qu’elle a bien retiendu (inconnus inside) les leçons de ses illustres (ouais, faudrait pas déconner non plus) prédécesseurs.

Le principal groupe qui vient à l’esprit lorsque l’on découvre Kiuas est bien évidemment Children Of Bodom. La parenté est à ce niveau plus qu’évidente et sur certains morceaux (« The New Chapter », « Of Ancient Wounds ») les claviers y font même presqu’expressement référence. On reconnaitra tout de même que sur ces titres l’enchainement clavier typé COB/ refrain true metal est particulèrement jouissif. Vous allez me dire, mais comment reconnaît-on un refrain true metal ? C’est pas compliqué, il faut qu’il y ait « Brother », « Fight », « Rise » ou tout autre mot simple et un peu con dans les chœurs.

Les influences « metal extrême » (moi, tant que le termomètre ne dépasse pas les 30° C je ne me mouille pas !) apparaîssent, encore plus que chez COB, avec parcimonie (début de « Black Winged Goddess ») et mais restent tout de même largement minoritaires. Le chant est de qualité et reste bien pêchu pour du heavy (y a juste deux trois gru gru qui n’effraieront que Michel Drucker).
On retiendra surtout de cet album des guitares super incisives et bien mises en avant. A ce niveau là c’est clair qu’il n’y a rien à redire, c’est du bon boulot (comment elle tue l’attaque de « Call Of The Horns » !). On sera peut-être plus mitigé en ce qui concerne l’opportunité des passages acoustiques et de certaines incursions folk (« Reformation : Wrath Of The Old Gods »). On a bien évidemment également droit à la pseudo ballade mielleuse de service (« Bleeding String » : décidément, qu’est ce que c’est nul les ballades…). Bref, à part livrer des pizzas on se demande bien ce qu’ils n’auront pas fait sur cet album !

Ce « Reformation » est très bien équilibré, hyper varié et même si ce melting pot de groupes plus ou moins à la mode (genre l’intro de « Heart of the Serpent » qui fait quand même vachement penser à du Soilwork) risque de filler un ulcère à plus d’un true one (de toute manière, ceux-là auront déjà laché ma chronique dès le deuxième paragraphe…), cet assemblage tient, contre toute attente, plutôt bien la route. Sûrement pas l’album de l’année bien entendu mais ces finlandais possède un sens de la mélodie indéniable et on ne peut que leur souhaiter pour l’avenir de trouver leur propre voie ou à, tout le moins, de s’approprier un petit peu plus leur diverses influences afin d’arriver à y ajouter leur propre patte.
A suivre donc (et à écouter aussi…).