Munie d’une belle pochette mais bien glauque et assez inhabituelle pour le groupe, voici le seizième album des britanniques de Ten. Que les fans se rassurent, les vieux briscards n’ont pas changé leur recette d’un iota et continuent de diffuser cette belle musique rock classieuse subtilement ornée de prog et de pop.
Si le style de Ten est reconnaissable entre mille, il n’en est pas moins inintéressant, ne serait-ce que pour la voix grave et feutrée de Gary Hugues, véritable baryton rock, ce qui est plutôt rare dans le style où les chanteurs sont généralement des ténors affirmés. Elle fait donc des merveilles sur tous les titres et même si les mélodies vocales et les claviers sont parfois un peu kitsch pour notre époque, comme sur « Tidal wave » et « The only way out », la perfection d’interprétation fait tout oublier de cette faiblesse.
Le duo de guitaristes Dann Rosingana et Steve Grocott se taillent une belle part du gâteau en nous gâtant de rythmiques efficaces et de chorus pertinents et virtuoses, comme sur « Parabellum », parfaits dans l’interprétation et le feeling. « Something wicked this way comes » nous prend par surprise avec cette rythmique ternaire groovy tel un bon Rock US digne des nineties et l’imposante ballade « New hope found » calme nos sens et notre vision du monde.
Le temps passe trop vite et nous plongeons déjà dans le dernier morceau « The greatest show on earth » qui nous gratifie d’un moment de soupçon théâtral, épique dans les lignes vocales, chanson encore dotée de beaux soli de guitares mélodieuses à souhait.
Cet album comme la plupart des précédents de Ten est propre, efficace, de qualité, superbement joué et chanté, intéressant sans être trop technique, mélodieux sans être trop pompeux, encore un très bon album de ce groupe un peu trop méconnu en France… hélas ce n’est pas le seul...