Cette jeune formation de deathcore/metalcore s'est formée du côté d'Annecy en 2017. En 2019, le quintet s'est lancé dans l'enregistrement d'une première démo réalisée dans son local de répétition avec l'aide du Savern' Studio. Évidemment, la COVID étant passée par là, elle a freiné les activités du groupe. Pourtant, ENDERR, comme bien d'autres, ne s'avoue pas vaincu et retourne en studio fin 2021, au Studio du Lac, cette fois pour enregistrer un premier album de 11 titres, « Seeds Of Darkness ».

ENDERR déboule avec un album bien produit, dans la parfaite lignée de ce qui se fait dans ce style. C'est puissant et clair à la fois. Par rapport à la tendance actuelle, le groupe sonne encore humain et les machines n'ont pas pris le dessus sur le reste. C'est plutôt agréable car les productions actuelles ont la fâcheuse tendance à se ressembler et ce choix de production tend à faire la différence. Cela dit, le travail de production est important sur cet album et le résultat est tout à fait à la hauteur d'un premier album qui veut se faire remarquer.

Avec des références telles que THY ART MURDER, AS I LAY DYING ou encore WHITECHAPEL, ENDERR ne fait pas vraiment dans la délicatesse. Il s'agit bien là d'un groupe qui a décidé d'utiliser toute l'énergie possible dans ses riffs. Il n'y a aucun chant clair sur cet album, juste du guttural, et cela fonctionne impeccablement. ENDERR nous ouvre la porte de son album avec le très puissant « Bound By Fire » et n'a aucune intention de nous lâcher jusqu'à la fin de l'album. Les musiciens jouent sur les différentes rythmiques et n'hésitent pas à varier les patterns. Cela donne des morceaux variés tels que « Perception » sur lequel le groupe invite le chanteur Arnhwald R. de DEATHCODE SOCIETY, ECCLESIA et GLACIATION. Même si la brutalité est de rigueur, ENDERR prend le temps d'aérer ses morceaux. Cela permet d'amener suffisamment de variations pour relancer sans cesse les titres et éviter ainsi une certaine forme de lassitude au fil de l'écoute. Nous avons d'ailleurs affaire à de bons techniciens qui maîtrisent à la fois leur propos mais aussi la mélodie lorsque celle-ci s'avère nécessaire, comme sur ce titre mais aussi sur d'autres tels que « My Tribulation » ou plus loin « D.S.O.M. » pour ne citer que ceux-ci.

ENDERR nous livre un album particulièrement bien travaillé. Pour un premier disque, il s'agit là d'une belle réussite. Le seul problème que l'on peut avoir avec ce style de groupe, c'est sa condamnation à emprunter encore longtemps les circuits underground. ENDERR n'est pas le seul groupe à produire une musique brutale, certes, mais de qualité, qui mériterait d'avoir accès à de bonnes scènes françaises un peu trop réservées en ce moment à certains types de musique.