Voici le bien-nommé deuxième album du supergroupe américano-italien Archon Angel, avec toujours l'excellent et charismatique Zak Stevens (Savatage, Trans-Siberian Orchestra, Circle II Circle, Foreign Rock Opera) au chant, et le guitariste et compositeur Aldo Lonobile (Secret Sphere, Edge of Forever).

Les deux compères sont brillamment accompagnés par Nik Mazzucconi (basse), Marco Lazzarini (batterie) et l'omniprésent Alessandro Del Vecchio (claviers). L'album est composé de onze morceaux de pur heavy metal classique et puissant, mélodique à souhait et explorant diverses facettes du style. Tous les fans de heavy y trouveront leur compte, c'est très bien composé et interprété, avec vivacité, talent et énergie.

Zak y brille de mille feux comme très souvent, son timbre puissant baryton, parfois lyrique, résonne impunément et parfaite la musique du groupe sans équivoque. "Wake of Emptiness" ouvre le bal dans une atmosphère lente et un peu lourde, comme une sorte de mise en bouche pour la déferlante de riffs et de mélodies qui vont suivre. Dès la première écoute, j'ai le coup de cœur immédiat pour "Away from the Sun", épique à souhait, "Fortress", majestueux comme un bon Vanden Plas, et "Afterburn", single absolument typique et indispensable pour la promotion de l'album.

"I Will Return" ressemble presque à un classique de Maiden période Piece of Mind qui aurait fusionné avec les moments les plus efficaces de Symphony X, et l'intro de "Bullet Proof" nous rappelle partiellement la majesté de l'ancien combo du chanteur Savatage période "Edge of Thorns". Les chorus de guitares y sont très intéressants et Zak est parfait mélodiquement parlant, comme d'ailleurs tout au long de l'album. Je regrette presque que certains disques de Circle II Circle n'aient jamais sonné ainsi, l'inspiration n'ayant pas toujours été aussi présente au fil de leur carrière. Tout est rattrapé et excusé avec Archon Angel !

On termine en beauté avec le très heavy et flamboyant "Shattered" et le presque rock pop 70's "Lake of Fire", déstabilisant et lumineux par la même occasion, car emmené par des riffs de guitare très saccadés sur les ponts et les parties annexes hors couplet et refrain, et orné d'un piano éthéré très dansant, un poil "Meat Loafien", pour un mélange de styles implacable et passionnant, un très bon morceau de clôture. On entend une pointe de Journey dans le refrain entêtant et à nouveau Savatage dans les chœurs mélangés.

On sent une grande maîtrise chez les musiciens et une osmose musicale très harmonieuse, sans compter que Zak, sans surprendre quant à ses talents vocaux, n'a rien perdu de sa prestance et apporte une touche grandiose que les morceaux n'auraient pas possédée avec un autre chanteur. Moins progressif que le premier album mais plus épique et dynamique, ce "II" se place d'ores et déjà comme un futur classique du genre, rien de moins.