Princesses Leya, ce nom vous évoque forcément quelque chose. Un peu de pop culture n'a jamais fait de mal à personne. Mais il ne s'agit pas seulement d'un personnage emblématique d'une série de films qui a révolutionné notre enfance ou adolescence jusqu'au trop-plein plus récemment. Il s'agit aussi du nom d'un groupe de metal né de l'esprit de deux autres artisans de la pop culture, Dedo et Antoine SCHOUMSKY. Dedo a marqué toute une génération avec « L'Histoire recontée par des chaussettes » et des prestations remarquées au Jamel Comedy Club. Antoine SCHOUMSKY, lui, a fait partie des collectifs GOLDEN MOUSTACHE et STUDIO BAGEL, mais il est aussi scénariste et un doubleur de voix reconnu dans le milieu du cinéma. Ces deux-là, tous deux fans de metal, ont décidé de s'associer pour monter leur propre groupe, rejoints par Xavier GAUDEL à la batterie et Cléo BIGONTINA à la basse. Le groupe a participé au Warm Up Hellfest de 2019, ce qui a débouché sur 4 ans de tournée avec en 2021 un premier album, « L'Histoire sans Fond ». Les voici de retour en 2023 avec un nouvel album, « Big Bang Therapy », à retrouver sur le label AT(h)OME.

Attention, cet album n'est pas un simple album. Il y a un concept derrière tout ça. Les Princesses ont une mission, et pas n'importe laquelle, sauver toutes les dimensions. Et comment faire ? Et bien avec le metal, bien évidemment. Cela se traduit par un album où s'alternent des sketches et des morceaux. On rentre dans le vif avec « Push », qui fonctionne très bien. C'est lourd et puissant. On retrouve un morceau sérieux qui puise ses racines du côté du heavy avec une bonne dose d'agressivité tout en gardant une mélodie importante au niveau du chant. C'est après l'explosion nucléaire que débute le premier des quatre sketches de cet album. Je ne vous en dis pas plus, histoire de ne pas trop vous spoiler. PRINCESSES LEYA a des prédécesseurs. Le metal a toujours engendré quelques groupes qui se sont amusés avec les clichés véhiculés par ce style. En France, le métalleux qui n'a jamais assisté à un concert ou qui n'a jamais écouté ULTRA VOMIT ou plus lointainement, GRONIBARD, a raté un petit truc. PRINCESSES LEYA poursuit sur cette voie en mélangeant des styles comme le punk, le rock, le grind et le heavy. Cela donne des titres comme « Analfabet » ou « Kangourou Garou ». Rire du metal est un concept qui demande pas mal de travail. Il faut être crédible. Mais bon, nous avons à faire à des experts, comme le démontrent « Baise Tout seul » ou « Boulimie Cannibale ». Et puis l'avantage des experts, c'est qu'ils ont des contacts, et quand on actionne les bons leviers, on se retrouve avec de jolis invités comme les piliers de la pop depuis 1989, « Les SIMPSONS », pour un sketch qui se conclut par le morceau « Spider-Cochon », comme un clin d'œil au film des SIMPSONS.

Au final, PRINCESSES LEYA s'adresse à un public qui aime rire de lui-même tout en gardant une petite touche grinçante vis-à-vis de la société et de son époque. C'est comme ça, le metal a ça dans son ADN même si bien entendu, ce type de formation place l'humour en avant. Cet album se veut rafraîchissant et le groupe doit être sympathique à voir en live. En tout cas, il y a de fortes chances pour que « Big Bang Therapy » trouve son public chez les fans du genre.