CHRONIQUES ALBUMS

Si le but de ce groupe brésilien est de rendre hommage au heavy-metal des années 80 sans toutefois plagier qui que ce soit de cette époque, et proposant des compositions n'ayant rien à envier à leurs pères, le challenge est réussi haut la main.

"Legends" est donc leur deuxième album, et les dix morceaux ici présents rassemblent tout ce que le heavy peut proposer dans sa forme la plus classique : titres puissants et mélodiques, du low et mid-tempo, du rapide toutes double grosse caisse dehors, de la power-ballad, des riffs assassins et des solos virtuoses et alambiqués, accompagnés de rythmiques énergiques, furieuses, maîtrisées de Markos Franzmann jusqu'aux breaks les plus saccadés et soutenus par une voix de folie, qu'on dirait tout droit sortie d'un "Fear of the Dark" ou même d'un "Brave New World" d'Iron Maiden. En effet, le timbre de Raphael Mendes rappelle à s'y méprendre notre cher Bruce Dickinson, impressionnant le type ! Respect total !

On ne s'ennuie pas une seconde, et on boit les titres les uns après les autres, dépoussiérant au passage les reliques des ambiances maidenesques bien sûr, de Saxon et de Dio pour ne citer qu'eux, mais en lorgnant pas mal sur les atmosphères et les sons du metal allemand de cette époque, à savoir Accept, Running Wild ou encore Helloween, notamment pour l'osmose parfaite dont nous ravissent les deux guitaristes Sol Perez et Marcelo Gelbcke. Certains de leurs solos pourraient sans problème se passer de chant parfois, tellement ils sont intéressants de par leur virtuosité et leur inspiration.

La basse est partout très bien mise en valeur ; il faut dire qu'il eut été dommage de se passer d'un tel virtuose, Caio Vidal. Écoutez plutôt la leçon qu'il nous donne avec ce beau chorus sur "Wheels of Vengeance" - la classe !

Ce qui frappe le plus dans la musique d'Icon of Sin, c'est la modernité des compos alors que le style est résolument vintage et pourrait sonner ultra-daté. Il n'en est rien, et s'il pouvait exister quelques dignes successeurs des acteurs de la NWOBHM des années 80, les cinq Brésiliens feraient partie de leurs représentants les plus fidèles et talentueux.