Et de six pour nos compatriotes français de Merrimack, actifs dans la scène black metal depuis 1994, soit presque en même temps que d'autres grands groupes de black tels qu'Emperor, Enslaved, Immortal, Marduk, etc. En France, nous devrions être fiers non seulement d'avoir de bons groupes de metal comme Mass et Gojira, mais également d'avoir le meilleur groupe black hexagonal, Merrimack.

Merrimack se compose de musiciens investis qui perfectionnent toujours leurs albums, et cette fois-ci, il a fallu sept ans pour voir sortir "Of Grace and Gravity" le 8 mars 2024.

Du côté de la pochette, c'est mon seul bémol, elle est trop simpliste et pas assez accrocheuse à mon goût, mais cela reste subjectif. En ce qui concerne la production, Season of Mist est toujours aux commandes depuis le précédent album, et c'est presque sans faute avec un aspect massif et intense. Certes, on est loin du côté "true raw black", ici c'est soigné et propre, tout en ayant un pied dans l'underground, bien entendu.

Passons maintenant aux sept titres, avec en amuse-bouche "Sulphurean Synods" (visible en vidéo via le label). On attaque directement dans le vif du sujet avec un titre rageur qui va droit au but. Au milieu du morceau, on stoppe tout et on reprend son souffle avec un beau passage atmosphérique, comme Enslaved sait si bien le faire. C'est d'ailleurs un peu la marque de fabrique de cet album : un black metal sans concessions mais avec des touches avant-gardistes ici et là, le tout dans une atmosphère prenante et étouffante.

Les titres sont assez longs, mais ne sont jamais ennuyeux, justement parce qu'on alterne les tempos et les ambiances. On prend le temps de nous immerger dans leurs titres. Du côté du chant, on est loin du "chant aigu à la Cradle". D'ailleurs, ce chant ne se fait plus depuis longtemps, on reste dans un registre rugueux limite death.

Le titre "Wounds that Heal" est moins rapide avec un tempo assez black'n roll, des passages plus rapides, puis limite doom : sûrement le titre le plus "progressif". De toute beauté. Quant au dernier titre, "Embalmer’s Wine", c'est un titre 100% instrumental qui vous embarque au fin fond de l'enfer, tel une tornade enivrante.

En réalité, il y aurait trop à dire sur un tel album tant il est riche et complexe. Sorte de montagnes russes, il s'adresse à un public "black metal" ouvert d'esprit et qui se rapproche parfois d'Enslaved ou Blut aus Nord.

Arrêtons les superlatifs pour aller à l'essentiel, cet album est une tuerie et un sacré voyage dans les ténèbres. Il faudra cependant plusieurs écoutes pour pouvoir correctement apprécier toutes les subtilités et les variations proposées avec talent. Un must que tout black metalleux doit avoir dans sa médiathèque !