Vous aimez la musique qui va vite et qui ne lâche absolument rien ? Il y a bien entendu le grind et certains groupes de death pour ça. Il y a aussi la techno façon hardcore. Et bien, il existe aussi une rencontre de ces deux styles qui donne des formations hallucinantes et des albums décapants. DAV DRALLEON est allé chercher ces deux extrêmes pour construire une musique à la fois brutale et fortement hallucinogène. Ce musicien de Nevers s'amuse depuis 2016 à torturer les méninges de ceux qui l'écoutent à grands coups de singles qui sont aussi bien des compositions que des reprises de musiques de jeux vidéos comme DEVIL MAY CRY, STREET FIGHTER, STREETS OF RAGE ou encore MORTAL KOMBAT pour n'en citer que quelques-uns. Un album y a d'ailleurs été consacré, « Brutal Gamer », sorti en 2017. DAV DRALLEON est aujourd'hui de retour avec un nouvel album, « Street Krvzader ».

Ce type de musique s'adresse à un public averti, bien évidemment. Les fans du jeu vidéo « Wipeout » ne devraient pas trop se sentir destabilisés. D'ailleurs, le thème aurait pu être repris par DAV DRALLEON sans que cela ne me surprenne. En attendant, cette série de 10 titres ne va pas vous laisser indifférent. L'ensemble sonne très électronique mais la présence des guitares apporte une dimension metal qui ne pourra que plaire à certains, même si ce n'est pas l'élément dominant de ces compositions. Pourtant, l'ouverture avec « Metal Warriors » pourrait nous le faire croire. On est sur une introduction metal assez typique qui va vite changer d'orientation après quelques instants. On dévie assez rapidement vers la hard tech avec un fond de guitares saturées. Quoiqu'on en pense, le résultat est intéressant. Le mélange brutal des deux styles donne un morceau rapide, mélodique et hypnotisant. Le niveau technique est impressionnant et la maîtrise est au rendez-vous. Et lorsque le chant de IRVING FORCE vient prêter main forte sur le titre « Deathbringer », le résultat est des plus impressionnants. Mais ne vous habituez pas trop au chant, vous n'en trouverez que sur ce titre. Cela n'est pas gênant. Il y a tellement d'idées dans ces compositions qu'il y a de quoi frôler l'épilepsie. Il ne manque que les bidons des voisins des TAMBOURS DU BRONX pour une panoplie complète. Encore que j'ai bien capté des percussions sur le morceau « Street Krvzader ». Vous allez passer par des titres hallucinants comme « Vulkain Force », « Zantetsuken » ou encore « Ryu Cyberblade » avant de vous faire littéralement écraser par les 9 minutes de « Abaddon Lethal Future Shock » qui conclut bien brutalement cet album avant un finish tout en lourdeur.

Vous aurez peut-être un peu de mal à rentrer dans l'univers de DAV DRALLEON si vous êtes allergiques à la techno ou au monde du jeu vidéo. Pourtant, une fois le cap franchi, il y a là un vrai talent. Même si l'ensemble est brutal, l'énergie cyberpunk donne à cet album une dimension des plus intéressantes. Bon, il ne faut pas trop abuser dès la première écoute car vous risquez l'épilepsie, mais franchement, c'est du bien bon que voilà !