Nous sommes en 2024 et 50 années plus tard, les années 70 exercent toujours autant leur influence sur le monde du rock. Beaucoup de choses ont été inventées à ce moment-là, c'est certain. Il n'y a qu'à observer l'engouement qui subsiste autour d'un JUDAS PRIEST pour s'en rendre compte. Eh bien, la formation stoner DJIIN va chercher du côté de ces années, et plus spécifiquement de ce qu'il y a de plus psychédélique, pour nous proposer un nouvel album digne de ce nom, disponible sur la KLONOSPHERE.

Ne vous fiez pas au nombre de pistes inscrites au dos de cet album, vous allez en avoir pour votre argent. Si « Mirrors » se compose seulement de 5 morceaux, c'est simplement parce que si on veut développer son univers, il faut savoir le faire sur la longueur. DJIIN utilise la durée pour se développer. « Fish » ouvre cet album en mode rock avec une tendance SONIC YOUTH réactualisée au goût du jour. La production est impeccable. L'ensemble sonne naturel et puissant, mais c'est tout ce qu'on attend d'un groupe comme celui-ci. On ne peut pas s'inspirer d'une époque sans utiliser quelques codes chèrement reliés à ces années-là. Après cette entrée en matière tout à fait réussie, le titre « Mirrors » commence à étendre l'univers en y incorporant des mouvements musicaux un peu plus expérimentaux et des ambiances légèrement plus dissonantes. Là aussi, on reconnaît un travail exécuté en profondeur et ces 8 minutes 50 sont un voyage psychédélique tout à fait maîtrisé qui se prolonge avec « (In The Aura Of My Own) Sadness » et le ténébreux « Blind ». « Iron Monsters » conclut cette écoute avec 13 minutes où le voyage se fait un peu plus tourmenté. On aurait presque l'impression d'écouter un MR BUNGLE ralenti au maximum et étendu sur la longueur.

DJIIN signe un album pour les connaisseurs mais qui a de bons arguments.