SARMATES Sarmates [ 2024 ] |
||||
CD Album Durée : 44.35 Style : Metal des Steppes |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 25 juillet 2024 , réalisée par NegativeHate | ||||
Composer une musique inspirée par d’autres gammes, d’autres sonorités, d’autres régions n’est jamais chose aisée. La principale difficulté de ce genre d’exercice réside dans le dosage des influences : comment faire pour rester dans l’hommage, l’inspiration, sans tomber dans le cliché ? De même, comment incorporer ces influences et ces gammes dans un registre metal ? Ces interrogations sont exacerbées lorsque ces influences sont étrangères à la culture du groupe. Alors que beaucoup de groupes se contentent d’un travail de surface stéréotypé avec un côté metal tout de même très présent, une quantité minime de formations peuvent au contraire se targuer d’avoir traité la question dans son intégralité. Sarmates fait partie de cette seconde catégorie. Pour sa première sortie, le quintette rouennais frappe fort en créant un album éponyme qui esquive les pièges compositionnels inhérents à ce genre d’exercice. Les connaissances sur les cultures des peuples de la steppe eurasienne de Laurent Broda, ancien archéologue et fondateur du groupe, ramenées de ses différents voyages et fouilles, ont permis au projet de reposer sur une base ethnologique solide. L’utilisation des instruments traditionnels à micro-intervalles comme le saz et l’emploi de chant diphonique et de chants gutturaux font donc partie des techniques maîtrisées par le groupe, une chose qui n’est pas forcément acquise dans certaines autres formations. De même, afin d’aller au bout des choses, le groupe fait l’effort de chanter en langues slaves, turques et perses en plus de l’anglais. Pour autant, le plus gros point fort de Sarmates se trouve au sein de sa musique. Non contents de créer l’un des albums les plus originaux de l’année, Laurent Broda et ses musiciens ont eu l’idée de concevoir un instrument hybride fusionnant un corps de basse trois-quarts et un saz. Le résultat se situe donc entre la guitare électrique et le saz traditionnel. Ainsi, l’instrumentiste peut choisir de jouer l’un ou l’autre sans changer d’instrument. Le saz, présent sur chaque morceau, a sa propre vie musicale et est parfaitement incorporé à chaque composition. De ce fait, il est un instrument à part entière et non un simple ajout « orientalisant » destiné à doubler une guitare ou une basse à l’octave supérieure, ce que l’on voit malheureusement assez souvent dans ce genre de musique. Mieux encore, il va même jusqu’à parfois superposer sa propre mélodie sur celle de la rythmique, créant ainsi une polyphonie. C’est ici que réside tout le génie musical de Sarmates. Sans tomber dans le cliché lourd ou l’orientalisme primaire, mais tout en restant dans un registre metal, le groupe arrive à créer une harmonie entre la musique amplifiée européenne et la musique traditionnelle des steppes. À première vue, les différentes caractéristiques des musiques de l’Est du continent ne semblent pas épurées, mais bien respectées. Le travail d’harmonisation et de composition est donc conséquent et le résultat est réussi de bout en bout. |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|