TOWER OF SILENCE
Semelean Revelations [ 2024 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 57.35
Style : Black progressif
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : https://www.facebook.com/towerofsilence777 https://towerofsilence.bandcamp.com/album/semelean-revelations
  Interview :
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 24 décembre 2024 , réalisée par TomHunter
   
La capitale des Gaules ne cesse de nous fournir une scène foisonnante et ce grâce à la multiplicité des genres. TOWER OF SILENCE en est un enfant de plus, un héritier de la scène black metal lyonnaise qui prouve à nouveau le talent florissant dans cette catégorie.
Le nom du groupe pourrait faire penser au rite mortuaire apparu chez les zoroastriens, dévots d’une religion ancestrale qui considéraient la chair comme impure et qui exposaient les corps des défunts dans des tours ouvertes (les tours du silence), où les corps finissaient dévorés par des oiseaux.
La formation s’oriente vers quelque chose de plus progressif et ciselé par rapport à leur toute première sortie que fût l’EP « The Unspeakable » de 2018. « Semelean Revelations » affirme et affine son style en mêlant des compositions déstructurées et explosives.
L’album est sorti en septembre dernier et a été enregistré et mixé par le groupe lui-même. Quant au mastering, il a été confié au Studio Akashik.

L’album commence déjà que beaucoup d’influences sautent aux oreilles mais nous emportent dans une sphère qui se démarque. Le rythme désoriente et appréhende les nimbes obscures sur certaines introductions comme sur « Oracular Nauseas », un son totalement progressif, dissonant, coupé au couteau, disloqué tel une forme instable en déclin, qui resurgit dès l’instant d’après avec une nouvelle structure, comme relevée, évoluée, rétablie. C’est toute l’essence du black prog qui résonne sur cet album, mais pas seulement. Les mélodies réservent une place particulière tant l’auditeur anticipe le moment où celles-ci seront retranchées puis ciselées à une suite souvent symphonique.

Les samples électroniques favorisent l’entrée en matière. Chaque introduction est travaillée avec soin afin de nous emmener vers la thématique désirée. Les chorus gutturaux, eux, semblent issus des profondeurs lointaines, rappelant le son d’un didgeridoo, discontinu et grave.
La guitare, aussi lourde dans la recherche sonore que la basse, tire fort son jeu d’une influence du côté de Blut Aus Nord. Par ailleurs, l’utilisation d’un orgue Hammond suggère des influences vastes comme Opeth. Le final sur « Oracular Nauseas » accompagné de la guitare superposée à l’orgue est tout simplement sublime.
La transition suivante ouvre sur « Bellringer », titre torturé aux relents de riffs lourds mais aux sonorités célestes et dissonantes. On se réjouit d’entendre dans tout ce mélange la mélodie bien black ainsi que du tremolo picking à la guitare, ce qui complète l’exercice. L’ambiance créée sur ce titre aux sons distendus et profonds m’a rappelé le tourbillon sonore de L’ECLAT DU DECLIN.

« Semelean vision », titre instrumental lunaire et divin, offre un enchaînement parfait vers « Conflagration » où la batterie et les cordes reprennent leur course surnaturelle. L’adjectif « Semelean » est d’ailleurs un néologisme illustrant Sémélé, mère de Dionysos, morte foudroyée.

Les vocaux sont tantôt criards mais pas stridents, tantôt lourds et profonds mais pas doom, l’assemblage des techniques de chant utilisées complète parfaitement la ligne d’instruments.
On se rend compte du travail titanesque effectué lorsqu’on arrive à cette deuxième moitié du disque, un travail de précision qui sera apprécié en live sans conteste.
La basse jongle, parfaitement calibrée. Ses retombées de cordes renvoient souvent au temps, au tempo rythmant l’orchestre, sur « Fiery Wayward Crown » ou encore « Bellringer » notamment.
Chaque titre a une composition minutieuse, introduction induisant le ton de la chanson, la thématique, et la fin tend toujours à mettre en lumière une ligne instrumentale choisie (batterie sur « A Sinless Subversion »).

Ayant écouté cet album en toute fin d’année, mon top 10 pour l’année 2024 se serait sans doute modifié car ce premier album de TOWER OF SILENCE laisse présager un grand élan pour les lyonnais. Longue vie à la scène underground, longue vie au Lugdunum Black Metal.







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