THE GREAT OLD ONES
Kadath [ 2025 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine Vinyle
Durée : 60.13
Style : Post black metal
  Infos :
  Contact label : https://www.season-of-mist.com/home/
  Contact groupe : https://www.facebook.com/thegreatoldones https://thegreatoldones.bandcamp.com/album/cosmicism
  Interview : pavillon 666
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 03 janvier 2025 , réalisée par TomHunter
   
Cultistes, préparez-vous à partir en quête pour Kadath, âpre cité du cauchemar où règnent les entités les plus immondes et macabres que l’imaginaire puisse connaître. En effet les bordelais de THE GREAT OLD ONES dévoileront le 24 janvier 2025 leur cinquième offrande, toujours chez Season of Mist.
« Kadath » est un album retraçant le parcours de Randolph Carter vers ce désert glacé, un récit d’aventure tiré de la nouvelle « La Quête onirique de Kadath l’Inconnue » écrite par Howard Phillip Lovecraft en 1927, nouvelle s’inscrivant dans le Cycle du Rêve. Le héros est un rêveur expérimenté qui parcourt un monde imaginaire peuplé de personnages inhumains et de contrées gigantesques. Kadath est une montagne où culmine un château d’onyx, secteur des dieux des rêves de la Terre. La localisation géographique précise de cette contrée sombre et glaciale reste incertaine. Nombreux sont les auteurs et fanatiques qui pensent à l’Antarctique ou plus subrepticement au Pays des Rêves.

On peut citer pléthore de formations vouées au mythe lovecraftien, que ce soit au détour d’un titre, un album entier ou encore d’une discographie toute entière ; notamment avec le black metal de Bal-Sagoth et But Aus Nord, du death allemand avec Sulphur Aeon, le stoner/doom d’Electric Wizard ou encore plus récemment le black tricolore d’Omegaeternum.
Les russes d’Ultar avaient devancé les bordelais sur le titre de cet opus, sortant leur album « Kadath » en 2016, oeuvre décrivant principalement les lieux et personnages notables de la nouvelle.

Le individus créés par Lovecraft ajoutent non seulement une illustration opportune aux décors présents dans les artworks de Jakub Rebelka, mais témoignent aussi d’une certaine animalité dans l’écriture que l’on retrouve en musique.
Les zoogs, créatures ressemblant à des rongeurs mangeant des champignons ainsi que de la chair, parfois humaine, de dormeurs qui s’aventurent dans leur bois. Le zèbre que chevauche Carter pour l’ascension du Ngranek, un yak lors d’une autre escalade, les chats d’Ulthar (vénérés de tous dans la contrée), les goules nyctalopes, …
Tous ces incubes et succubes, les démons à la forme humaine ou à la silhouette fantomatique, aux allures de vapeur, viennent noircir le papier à musique et proposent une mélodie bestiale lors des multiples envolées orchestrales.

Par ailleurs, Carter est incapable de chasser de son esprit ces démons, ces formes inhumaines et bestiales qui le torturent, qu’il soit éveillé ou endormi. Mais Randolf Carter est bel et bien humain, il aime les chats plus que tout au monde, ressent et souffre de la misère autour de lui, il s’offre aux sensations au travers de ce long périple, au gré des vents et des glaces. La musique traduit cette sensation aliénée, parfois décontenancée ou égarée, une plongée dans un univers incontrôlable. De brèves plages samplées entrecoupent les morceaux, construits par étages.

« Me, the dreamer » lance le protagoniste dans sa chute vers un monde souterrain et fantastique, suggérant déjà une certaine accoutumance dans ce type de voyage. Ce « Traveler of the underworld, Traveler of ethereal shores » vagabonde depuis déjà fort longtemps.
L’atmosphère proposée par TGOO se fait d’emblée plus mélodique et colorée, par rapport à ce que le groupe offrait auparavant sur leur dernière sortie en date « Cosmicism » en 2019.

Les sonorités stridentes des guitares parviennent à se confondre aux sons abyssaux (« Astral Void ») tandis que les chœurs, toujours présents chez TGOO renforcent l’orchestre.
Carter embarque sur un navire tournoyant autour de la lune et d’autres contrées lointaines et indicibles. La tension à l’approche d’un lieu où personnage horrifique est tout à fait palpable et rend la musique ascensionnelle.
On sent la détermination du protagoniste et son inspiration qui le pousse a avancer vers ses contrées toujours plus sombres. Au fil de l’album, l’auditeur s’identifie au personnage comme rarement on a pu le ressentir en musique, en tout cas dans ce style post Black metal.
TGOO réussit à nouveau le pari en proposant une autre image du groupe, plus épique et narratrice, aux abords plus chauds et intenses, contant une mélopée fantastique, toujours dans l’univers passionnant de Lovecraft.
Les titres sont pour la plupart étirés sur la durée (une dizaine de minutes), cela dû à une composition insérant une intro thématique, un pont sensoriel en rapport avec la quête du héros, souvent accentué par un seul instrument, une reprise de la mélodie principale puis enfin vient le final épique qui clôt le chapitre.
Cette construction sonore s’applique en fonction du degrés de puissance dans la description et dans les actions des personnages cités au gré de cette aventure. On discerne une approche douce et mélodique sur certains titres évoquant des représentations. Le parcours pas-à-pas de Randolf Carter est également bien perceptible par moment. L’auditeur est non seulement plongé dans le rêve de ce dernier mais partage aussi sa folie et sa vision. L’immersion totale est d’autant plus prenante si l’on éprouve le rêve autant que la musique.

« In the mouth of madness » s’ouvre sur un riff qui restera en tête et qui sublime l’ambiance décrite dans le vidéoclip sorti il y a peu.
« Leng » est un titre instrumental de plus de 15 minutes, aux accents sulfureux, progressifs, auquel s’ajoute une phrase en son milieu, instiguant la seconde partie du morceau. Sur cette musique de film, je défie qui que ce soit de ne rien ressentir en fermant les yeux
« Second rendez-vous » quant à lui, reprend un titre de Jean-Michel Jarre de manière subtile et dissonante. L’atmosphère du compositeur de musiques électronique vient parfaire le climat lovecraftien dont TGOO est empreint. Le riff heavy au milieu démarque la contemplation de l’action et permet de reconnaître les différentes phases du morceau. Morceau qui, une fois décomposé, s’identifie comme un hymne parfait pour clôturer « Kadath ».

Fort de ses 8 morceaux et d’1h13 de péripéties, le disque s’apprécie à discrétion, pour accompagner fêtes religieuses ou païennes de cette nouvelle année.
Les bordelais entameront une tournée européenne dès mars prochain en compagnie de CULT OF FIRE et CARONTE.



Lineup:
Benjamin Guerry - Guitars, Vocals
Aurélien Edouard - Guitars
Hugo Bernart - Guitars
Gregory Vouillat - Bass
Julian Deana - Drums









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