BOWELS OF SUFFERING
B.o.S 2.0 [ 2024 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 47.27
Style : Metal indus
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : https://www.facebook.com/bos.metalband https://bowelsofsuffering.bandcamp.com
  Interview :
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 17 janvier 2025 , réalisée par IvanJack25
   
L’album ici présenté n’est pas à proprement parler facile d’accès et ne plaira pas à toutes les oreilles. Âmes sensibles et un peu dépressives, passez votre chemin. Bowels of suffering (traduisez Les entrailles de la souffrance, on est loin de Disney !) nous viennent de Nancy et relatent un monde post-apocalyptique où une guerre fait rage entre la terre Gaïa, les animaux, les cyborgs et l’humanité entière. Et la musique fait terriblement bien résonner ce mal-être, cette noirceur et ce désespoir exalté.
 
Je tiens tout d’abord à souligner le soin que le groupe a passé sur le concept, le design, le livret explicatif de la genèse de l’histoire ici proposée, le livret détaillé, les photos et le CD qui détiennent une qualité artistique certaine et forcent le respect, même si tout cela semble généré, du moins aidé par une IA. A l’heure du tout streaming, tout digital, quand les groupes et les labels ne prennent même plus la peine de joindre un presskit avec leurs fichiers Mp3, il était important de signaler ce respect total envers les présents et futurs auditeurs.
 
Rentrons dans le vif de l’histoire où Gaïa, qui, lasse de subir sa lente destruction par la folie et l’inconscience des humains se sert des animaux sauvages en les dotant d’une conscience pour annihiler le genre humain. Se rendant compte de leur incapacité à agir ainsi, ces derniers tentent de se servir des cyborgs pour s’acquitter de la tâche, mais les humains répliquent en utilisant leurs animaux domestiques pour combattre à leur côté. Une guerre sombre et froide commence…
 
Musicalement, nous sommes face à un Metal industriel doté de diverses inspirations, symphoniques, classiques, électroniques. En effet il n’est pas rare de s’émerveiller de mélopées de violons, de carillons, de piano, de harpe, des chants grégoriens et d’un chant féminin aérien et bienfaisant (Géraldine Gadaut) quand l’ensemble est plutôt lourd, malsain et impitoyablement désespéré. Les batteries programmées martèlent le cerveau et renforcent cet esprit industriel du combat qui se mène ici, les guitares sont acérées, bien heavy et rythmiquement réglées aux petits oignons, la basse vrombit tout autour de ce maelstrom de décibels et les claviers donnent un côté mélodique bienvenu à cet univers belliqueux et sans pitié.
 
Le chant est déclamé, scandé, crié en français, saturé à souhait, déterminé, parfois narratif comme pour mieux se donner du courage dans cette folie meurtrière qui a pour but le changement radical de l’aspect de la terre toute entière. On sent une régularité, une simplicité froide dans la musique et une linéarité dans la suite des structures, comme une marche sans faille, martiale, comme si une armée toute entière se résignait à combattre pour l’avenir, quitte à périr entièrement au nom de l’espoir.
 
La voix de Géraldine qui incarne Gaïa donne une dimension plus organique à l’ensemble, sa présence et son talent ressortent d’autant plus qu’elle allège le tout de la plus vivante des façons. Je suis ravi de l’entendre sur un autre projet que son groupe principal Benighted Soul.
 
Ce BoS 2.0 possède un univers bien particulier, singulier, sincère, propre au groupe et nous met face à un constat terrible qui n’est pas si éloigné de ce que pourrait devenir notre réalité dans quelques décennies. J’ai eu beaucoup de mal à pénétrer dans ce méandre musical, notamment du fait de cette voix saturée, criarde et monotone, mais j’ai continué à avancer et à comprendre, pour révéler moult détails importants et recherchés dans la simplicité initialement ressentie. J’ai finalement été conquis ! A découvrir absolument, même si vous n’êtes pas fan du style, cet album provoque un long moment de réflexion existentielle et permet d’aborder un nouvel univers musical.

Lineup :
Marquis de Lanuit : Chant et choeurs
Baron Thomas Von Letscher : guitares, claviers, orchestration, programmation
Lord Matthieu Morand : guitares, claviers, orchestration, programmation
Tsar Andrzej : basse et choeurs
Géraldine Gadaut : Chant







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