CHRONIQUES ALBUMS

Cela vous arrive-t-il encore d’écouter un tout nouvel album et que votre esprit se mette à divaguer dans les méandres du passé, des souvenirs et de la nostalgie ? En écoutant ce nouvel opus d’Eclipse, leur dixième, j’ai tout de suite pensé à certains moments de mon adolescence, bercée par les phénomènes Hard-Rock et Glam que furent Ratt, Mötley Crüe, Poison, Twisted Sister, Def Leppard et j’en passe.

En effet, les Suédois ne se cachent en aucun cas de leurs influences et plongent à corps perdu dans tout cet héritage des années 80, pour le transcender avec les moyens et les sonorités modernes, n’hésitant pas à pousser le bouchon en gonflant la production surdimensionnée, ajoutant des couches de chœurs dans les ponts et les refrains, utilisant tous les clichés possibles en termes de riffs et de soli, toujours avec une pointe de modernité dans les mélodies de chant principales et les sons de claviers, comme leurs compatriotes Amaranthe ou Perfect Plan savent si bien le faire également.

Alors vous allez me dire, mais à quoi ça sert d’écouter des groupes qui n’ont aucune originalité et qui se targuent de répéter sans cesse ce qui a déjà été composé et interprété des millions de fois depuis des décennies ? Je répondrai que certains groupes n’en valent effectivement pas la peine, mais la somme de toutes les qualités, de l’assurance et du savoir-faire d’Eclipse fait que nous avons devant nous un sacré bon groupe qui, certes, n’a rien inventé mais réutilise les codes de leurs pères pour les magnifier et les garder bien au chaud dans notre époque.

Et je vous assure que ça marche, ça fonctionne très bien. Les titres défilent sans s’essouffler en une régularité imperturbable, nous assénant des riffs bien connus, des mélodies entraînantes chantées parfaitement par Erik Mårtensson, qu’on pense avoir déjà entendues des millions de fois, mais on ne peut s’empêcher de taper du pied, de secouer la tête, la banane aux lèvres et de chanter à tue-tête au bout de trois écoutes les refrains de la plupart des morceaux. C’est facile d’accès, et les personnes qui n’aiment pas ce style seront obligées de dodeliner et de fredonner des airs, c’est un automatisme ancestral qui se déclenche dans nos cerveaux !

Ce Megalomanium II, si bien nommé devant la grosse prod’ assumée et le fait qu’ils en font des tonnes, est une belle réussite, la parfaite osmose entre glam-rock vintage et heavy-metal classieux moderne, interprétés avec brio et sans vergogne. En écoutant ce disque, vous aurez des paillettes plein les yeux et quinze ans d’âge mental à nouveau, et c’est ça qui est bon avec la bonne musique : voyager dans le temps à l’intérieur de notre vécu pour une durée limitée mais tellement intense.

Line-up :
Erik Mårtensson – chant, guitares
Magnus Henriksson – guitare
Robban Bäck – batterie
Magnus Ulfstedt – basse