CHRONIQUES ALBUMS

La petite bourgade tranquille de Walnut Grove. Il est bien loin le temps où Charles Ingalls s’en allait gaiement couper du bois pendant que Caroline faisait des tartes en attendant le retour de Laura et Mary, parties rendre visite à Mme Oleson. La petite maison dans la prairie n’est plus. WALNUT GROVE DC est maintenant devenu un groupe de stoner. Formé à La Rochelle en 2010, le quatuor taille son petit bonhomme de chemin depuis maintenant quelques années au travers d’un premier EP qui a attiré les oreilles de Reuno de Lofofora, ainsi que d’un album, Roskov, sorti en 2018. Après une foultitude de concerts sur toutes les scènes de France et de Navarre, WALNUT GROVE DC est de retour en 2025 avec un nouvel EP sous le bras, Deeper. Et comme on pouvait s’y attendre, le quatuor n’y va pas avec le dos de la cuillère. Ça va suinter du gras !

D’ailleurs, dès les premières notes de « 50 Foot Woman », le groupe nous amène directement dans un univers stoner à l’ancienne à grands coups de riffs gras comme des cheveux de black metalleux et lourds comme Gérard Depardieu en fin de soirée. C’est dire ! Bien entendu, à l’écoute de titres comme « Room 330 », « Turn Around » ou « Mint Julep », on sent planer les ombres de QUEENS OF THE STONE AGE, FU MANCHU, RED FANG et même une pointe de MOTÖRHEAD, tant WALNUT GROVE DC s’applique à bien respecter le cahier des charges du genre. Mais loin de n’être qu’une pâle copie de ses illustres aînés, la formation n’en reste pas moins acérée et propose des titres classiques mais ô combien efficaces, à l’instar du costaud « Never Break ».

Naviguant entre des passages pachydermiques (« Never Break ») et parfois rapides (« Room 330 »), le quatuor varie les tempi et ses attaques pour insuffler à son EP un dynamisme prégnant sur des plans de basse omniprésents. Qui plus est, la voix rocailleuse du chanteur/guitariste Sylvain Bonnin apporte une jolie plus-value à l’ensemble et colle parfaitement à l’univers (volontairement) craspec de WALNUT GROVE DC.

Du côté de la production, les Rochelais ont décidé de mettre les petits plats dans les grands puisque l’enregistrement et le mixage ont été confiés à Peter Diemel (COWS, CHOKEBORE, DRIVE BLIND, DYNAMITE SHAKERS,...) tandis que le mastering est l’œuvre d’Alan Douches (DILLINGER ESCAPE PLAN, DEATH, MUNICIPAL WASTE,...). Le rendu sonore est donc très bon et permet au groupe de mettre en avant des morceaux qui tapent là où ça fait mal avec beaucoup d’impact (« Never Break », « Tumble Weed »). Difficile de résister à un tel assaut...

Au final, en seulement sept titres, WALNUT GROVE DC démontre son savoir-faire ès stoner et prouve qu’il en a compris toute l’essence. C’est gras, ça ne sent pas bon sous les aisselles, ça suinte l’huile de coude et la bière. Bref, c’est du stoner servi généreusement à la louche, bien comme on l’aime. Deeper est un EP qui ne révolutionnera certes pas le genre, mais qui le respecte à la lettre. C’est bien là l’essentiel.

Charles Ingalls coupait du bois... WALNUT GROVE DC, lui, en envoie !