CHRONIQUES ALBUMS

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BUMBLEFOOT
Bumblefoot.. returns [ 2025 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 61.00
Style : Metal progressif experimental
Lien du label : https://www.klonosphere.com
Lien du groupe : https://www.bumblefoot.com
 
Pavillon 666 - metal rock webzine Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 11 février 2025 , réalisée par IvanJack25
   
Comme le dit si bien Ron "Bumblefoot" Thal dans sa biographie :

« Il s'est écoulé 30 ans depuis la sortie du premier album Adventures of Bumblefoot sur Shrapnel Records, et je n'ai pas fait d'album entièrement instrumental depuis. Écrites pendant la pandémie, ces chansons sont devenues la bande-son de ma vie – des lourds growls fretless aux hommages bluesy à des légendes comme Lonnie Johnson. C'est le reflet des moments qui m'ont façonné. »

La découverte d’un album de Bumblefoot est toujours une expérience unique, tant au niveau musical qu’au niveau sonore. Dix ans après le dernier en date, Little Brother Is Watching, Ron Thal nous revient en pleine inspiration avec le bien nommé Bumblefoot…Returns, rempli de diverses influences et d’explorations musicales des plus burlesques. Chaque morceau est un voyage, une immersion, un espace-temps en perpétuel changement. Avec ce disque, Ron Thal renoue avec le tout instrumental, un exercice qu’il n’avait pas réalisé depuis son tout premier album.

D’ailleurs, le morceau d’entrée Simon in Space résume parfaitement cette approche, avec une flamboyance d’humeurs entre riffs djent, post-metal et ambiance aérienne. Un beau moment un peu perturbant, comme si on se retrouvait en apesanteur en proie à quelques turbulences cosmiques. Planetary Lockdown semble un peu plus groovy, voire fusion, toujours avec ce gros son bien actuel sous les doigts de Bumblefoot. Moonshine Hootenanny, lui, surprend en démarrant comme un rockabilly typique, sautillant et joyeux, avant de dégénérer et de se transformer, à l’image de l’univers Bumblefoot. Belle transition cependant.

Ron Thal n’hésite pas à revisiter une valse de Chopin, Chopin Waltz Op. 64 n°2, la malmène, la réharmonise pour finalement se l’approprier entièrement. Monstruoso porte bien son nom, notamment grâce à la présence du légendaire Steve Vai, qui livre ici un solo magistral, digne de ses meilleures œuvres. Monstruoso II – Departure fait penser au jazz-rock à la manière de Derek Sherinian (d’ailleurs, est-il crédité sur ce titre ? J’ai vu son nom quelque part…). Cintaku est un low-tempo aux sonorités électro, marqué par des drums programmées et une séquence lancinante façon ostinato obsessionnel, le tout agrémenté de solos magnifiques et évolutifs. Construit comme un hymne autour de son thème principal, c’est un beau voyage en terre inconnue, une fois de plus.

Once in Forever accueille l’excellent Brian May sur un blues réarrangé avec des harmonies alambiquées qui rafraîchissent le genre. Le son unique du guitariste de Queen enchante, avec ses mélodies sublimes jouées avec un brio naturel. Quel artiste quand même ! On se croirait sur un inédit de Queen époque A Night at the Opera, avec une production moderne…

Après un court Andalusia, interlude inspiré du phrasé de la guitare espagnole, un bon côté progressif en 5/4 s’annonce avec Anveshana, qui met en valeur un duel captivant entre Ron Thal et le non moins excellent Guthrie Govan.

Funeral March, comme son nom l’indique, se veut lourd et poignant. Un piano esseulé laisse place à un orchestre sourd et oppressant, agrémenté d’envolées magiques d’un violon plaintif, joué par Ben Karas (Thank You Scientist). Cette marche aurait pu figurer dans un film des années 30 ou 40, par exemple dans les moments les plus sombres du Dictateur de Charlie Chaplin.

Griggstown Crossing est conçu comme une chanson : on pourrait aisément remplacer les mélodies de guitare par du chant, un peu comme Satriani le faisait sur The Extremist ou Flying in a Blue Dream (mes albums préférés de lui). L’intention pop apporte une touche de légèreté et de grâce qui fait du bien.

The Thread est devenu, au fil des écoutes, un de mes morceaux préférés de l’album. Un superbe moment lent, empreint de feeling, où le talent du guitariste s’exprime sans retenue. La guitare parle, pleure, crie, rit, exulte… elle vit tout simplement et provoque des émotions incroyables, dignes du plus grand chanteur du monde. Cela me rappelle les frissons que j’ai ressentis en écoutant Passion and Warfare de Vai, adolescent et sensible que j’étais, où j’avais presque entendu des mots dans certains morceaux comme Sisters ou For the Love of God. Quelle créativité !

Enfin, pour clôturer de belle manière, Liftoff se faufile tel un doux épilogue. Une fin en soi, une descente dans les profondeurs de l’âme, un sommeil réparateur et mérité. Des arpèges précipités comme des étoiles perdues dans la nuit, des nappes de synthés subtiles et des notes de guitare mourantes… Sublime instant.

Ce nouveau Bumblefoot est un dépaysement total, loin de ce qu’on entend habituellement, hors des sentiers battus et totalement différent de ce qu’il propose avec Sons of Apollo, voire même Whom Gods Destroy (bien qu’on reconnaisse certaines figures de style complexes propres à l’artiste dans ce nouveau groupe). Ce cru Ron Thal 2025 est à tomber une fois de plus ! Moi qui avais été soufflé (dans le sens admiratif et choqué du terme) par les albums Normal (2005) et Abnormal (2008), les seuls que j’avais vraiment approfondis, je retombe à nouveau par terre devant tant de talent, d’originalité et, finalement, de fluidité dans une musique pourtant dense et complexe à première écoute.

Dantesque !!! Merci Maestro !!!



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