CHRONIQUES ALBUMS

Voici la nouvelle furie des Ferrymen, super groupe composé de Magnus Karlsson (Primal Fear, Heart Healer, Allen-Lande, Olzon…) aux guitares et basses, de Mike Terrana (Rage, Tarja, Artension…) à la batterie et de Ronnie Romero (Lords of Black, Rainbow…) au chant. Quatrième album de heavy metal mélodique de haute volée teinté de quelques éléments symphoniques, le talent des trois compères ne se dément pas, et à la première écoute, je me dis que nous avons droit au meilleur des quatre albums de The Ferrymen.
 
Le dernier en date « One more river to cross »  était déjà impressionnant, mais celui-ci semble un cran au-dessus, au niveau de l’éclectisme des morceaux et des ambiances. En effet ils n’hésitent pas à se montrer un peu tribaux, comme sur les couplets de « Choke hold » et incorporer de beaux chœurs lyriques qui font des frissons partout, « Mother Unholy », ce qui existait peu sur les précédents.

Les soli de Magnus sont toujours aussi virtuoses et mélodieux, la voix de Ronnie toujours écorchée à souhait et la maîtrise de la frappe énergique, rapide et précise de Mike n’est plus à décrire depuis longtemps.
 
Mais au fil des morceaux, je me rends compte que rien ne change vraiment par rapport aux précédents opus et que nous restons tout de même en terrain connu. Les titres s’enchaînent avec brio et classe, c’est indéniable mais plus de surprises à l’horizon. Mis à part une très belle ballade « Dreams and destiny » avec une tentative d’atmosphère irlandaise grâce à la présence d’un trop discret Uilleann Pipe, tout cela reste ultra classique dans la composition et l’interprétation.
 
Attention je ne dis pas que c’est mauvais, bien au contraire, « Iron will », « Abover it all » et « Mind games » ont de quoi passionner les esprits sans problème, l’album en lui-même est très bon et il n’y a rien à jeter, la production est monstrueuse, tout est à sa place, puissant, technique et mélodieux mais il manque toujours cette prise de risque que l’on attend, en tout cas que j’attends, comme sur les deux premiers morceaux. Je pense que l’ensemble aurait gagné en intérêt avec des détours pernicieux sur du progressif ou même un peu de thrash, histoire de développer le propos avec un peu plus d’originalité, ou même continuer dans l’effort un peu tribal, brut, organique, ce qui manque cruellement à cette musique un peu froide et stoïque.
 
Malgré le talent de compositeur et de guitariste du maître à penser Karlsson, ce « Iron will » me déçoit un peu par l’uniformité du style présenté, cela reste trop consensuel et ne laisse pas la place à la prise de risque. Avec l’expérience et le talent des trois musiciens ici présents, on aurait pu s’attendre à beaucoup plus de flamboyance, comme le Heart Healer de sieur Magnus chanté uniquement par des vocalistes féminines excellentes et beaucoup plus symphoniques dans l’aspect… peut-être sur le prochain projet de Magnus ?