CHRONIQUES ALBUMS

Urn revient après 6 ans d’absence et l’excellent « Iron Will of Power ». Chaque sortie d’album des finlandais provient d’un label différent du précédent, à croire que la bande à Sulphur (au chant) est un tantinet pointilleuse dans ses choix. Avec Osmose, le bestial « Demon Steel » (ou l’acier démoniaque) trouvera-t-il le fer à son sabot ? A priori, la réponse est positive, même s’il faut garder à l’idée que nous avons à faire à une cohorte de cuir et d’acier appartenant au black thrash dont les mentors sont bien implantés, en tête Destroyer 666, Absu, Nifelheim, Aura Noir,…

Force est de constater les nombreuses influences dans le genre mais aussi d’isoler les passages propres au groupe lui-même.
Les guitares sur « Demon Steel » sonnent et vibrent sans arrêt provoquant une hystérie infernale, des vibratos en veux-tu en voilà, du speed thrash en pleine face tant sur le plan des cordes que sur les caisses de batterie.
Les solos perfectionnent le genre et parfois ont pour valeur ajoutée de précéder des riffs de thrash metal des années 90 inestimables. « Burning Blood’s Curse » en est le parfait exemple avec ce break succédant au solo.
Urn puise son énergie sous les hautes influences de Necrophobic ou encore Kreator sur le titre « Are you friends with your Demons ». Le refrain entêtant et le riffing se calque sur un « Tsar bomba » couplé d’un « Pleasure to Kill ».

Seule la voix de Sulphur ne varie pas tellement tout au long de l’album mais parvient à contenter les foules avec cette proximité vocale d’un Mille Petrozza (Kreator) ou encore d’un Sataniac, ponte du genre black thrash officiant dans Desaster. Sulphur reste dans un registre réglementé et ne s’autorise pratiquement pas de variations tant en terme rythmique que sur les sons gutturaux pouvant par moments être accentués

La production quant à elle s’oriente plutôt sur un son aigu et légèrement compressé, ce qui est sensiblement gênant par rapport à ce qu’avait l’habitude de nous présenter Urn. En effet, dès son premier album « 666 Megatons » en 2001, les finlandais donnaient le ton avec un son explosif et débridé. Le dernier album en date marquait également par un côté plus épique non seulement grâce à la cover très heavy mais aussi à ces sonorités aux guitares affutées comme des épées.
Moins de couleur donc pour ce nouvel opus, encore est-il que l’oeuvre devrait se différencier selon le support d’écoute utilisé.

La cover de « Demon Steel » met en scène un personnage terrifiant au visage composé d’une unique mâchoire béante, jouant du violoncelle comme si son avenir en dépendait. Le démon est hameçonné par de longues chaînes tirant cette maxillaire acérée. L’évêque aux yeux de glace en arrière plan fait figure d’apostat ou de damné, lui-même terrifié par la bête.
L’oeuvre est signée Andrej Bartulović (All Things Rotten) à qui l’on doit une multitude de pochettes d’albums de la scène extrême.
Toujours moins provocatrice que « Soul Destroyers » (2008), cette cover garde les éléments essentiels au carburant de Urn.

Il n’en reste pas moins que les finlandais savent ce qu’ils font et lancent l’assaut sans prévention. L’attaque est furtive et dévastatrice, ce qui débouchera bien des oreilles averties ou non.




Lineup :

Sulphur : chant, basse
Axeleratörr : guitare (lead)
Pestilent Slaughter : guitare
Kalle Salminen : batterie



Tracklist:

1. Retribution Of The Dead (1:45)

2. Heir Of Tyrants (4:42)

3. Are You Friends With Your Demons (4:05)
4. Burning Blood's Curse (4:28)

5. Turbulence Of Misanthropy (4:44)

6. Iron Star (4:22)

7. Wings Of Inferno (5:09)

8. Cold Void Skin (4:16)

9. Ruthless Paranoia (4:46)
1
0. Predator Of Spiritforms (5:22)