CHRONIQUES ALBUMS

Toujours autant éloigné des atmosphères symphoniques et métalliques de ses anciens groupes, Tarot et Nightwish, le chanteur bassiste finlandais sort son deuxième album en solo, 5 ans après l’excellent « Pyre of the black heart », dont ma chronique est toujours dans les pages de Pavillon, cherchez bien !

Marko continue à explorer le côté folk-rock épique déjà initié sur le précédent opus et nous offre une sacrée belle palette de musique créative et émotionnelle.

« Frankenstein’s wife » nous prend de plein fouet, comme une ouverture sur des choeurs épiques qui déboule sur un hard rock purplien (époque récente), le riff d’intro aurait pu sortir de la guitare de Steve Morse ! Très en voix, tout en retenue, mélodie et émotion, Marko est toujours aussi impérial, le refrain est instantanément ancré dans mon cerveau, et bientôt dans le vôtre, si si… et les mouvements de synthés psychédéliques de la fin m’enchantent, quelle belle entrée en matière !

« Left on Mars » ne me déçoit pas, bien au contraire car ayant visionné le clip vidéo, je savais à quel bonheur m’attendre. Outre les belles harmonies musicales et vocales de cette chanson, la présence de son ex-compatriote de Nightwish me ravit au plus haut point car j’ai toujours trouvé que l’osmose entre leurs deux timbres était parfaite. Ce duo avec Tarja Turunen fait donc merveille, beaucoup plus intéressant le coup marketing de « Paradise » il y a quelques années avec Sharon de Within Temptation, démarche vraiment très commerciale. Les mélodies de cordes et le riff principal de guitare ne sont pas sans rappeler Kashmir des Led Zep et accompagnent parfaitement les deux vocalistes. Nous ne sommes pas dans le grandiose de Phantom of the Opera mais plus dans le hard-rock épique et bourré de feeling. Challenge réussi, je rêvais d’une réunion entre ces deux grands vocalistes, à quand un album entier ensemble ?

« Proud whore » se trouve bien heavy, au fond du temps, groovy à souhait, Marko est presque inquiétant dans l’intention, grave et vicieux, avec de nouveau le son Deep Purple par ce petit grain à la Ian Gillan époque Purpendicular ou Abandon, excellent ! « Two soldiers » enchante notre esprit, ballade acoustique très belle, piano et guitare en quinconce harmonique, chant grave et médium se superposant, quel talent de composition !

« Dragons must die » nous donne l’aspect très médiéval folklorique comme influence majeure, avec un break assez progressif au milieu, muni d’un solo de clavier et un de guitare, orné de saccades rythmiques bien énergiques, tout devant comme une danse autour d’un feu viking préparant la guerre contre les dragons, pour se donner du courage au combat. Le tout aurait mérité une bonne vielle à roue et une cornemuse pour faire encore plus pittoresque.

« Devil you know » nous propose un retour au heavy soutenu et groovy, à grand renfort d’orgue Hammond et « Rebel of the North » est impeccable pour se dénuquer à l’envi, plus classique mais non moins efficace. « Impatient zero » et son refrain épique pourrait presque rappeler les derniers albums de Savatage, mais vraiment de loin, s’il fallait comparer, dans le côté épique, les riffs bien heavy et le refrain gonflé à grands renforts de choeurs guerriers et de cordes symphoniques.

« Tammikku » est le seul bémol de l’album pour moi car je ne vois pas trop l’intérêt de proposer un titre en finlandais, langue assez rugueuse pour le rock et le metal. La scansion des mots provoque d’ailleurs une modification dans le timbre de Marko, le laissant presque en voix de fausset sur les couplets et très surf-rock sur le refrain. Etrange mais bon, pourquoi pas ? Peut-être une envie de proposer un morceau à l’Eurovision où il aurait largement sa place et redorerait le blason de la Finlande, en succédant aux piètres Lordi.
La galette se termine en grandes pompes avec le morceau-titre « Roses from the deep », superbe ballade pleine de puissance et de mélodies imparables. Quel beau final ! Je n’ai plus d’adjectif assez qualificatifs, alors je me tais et je me remets l’album depuis le début.


Que dire de plus ? Un beau coup de coeur, un de plus pour ce début 2025 qui semble être un aussi bon cru que l’année dernière. Qu’elle est belle notre musique, hein, les amis ??? Que d’émotions elle nous procure et nous permet de ne pas sombrer dans la folie du monde alentour. Merci Marko pour cette oeuvre fantastique !!!

Line-up :
Marko Hietala : chant et basse
Tuomas Wäinölä : guitares
Bob Engstrand: claviers
Anssi Nykänen : batterie