CHRONIQUES ALBUMS

Après un EP « Breaking the Dark » très bien accueilli à sa sortie en 2019, les Français d’After Us All, issus des Yvelines, sortent en ce début d’année leur premier album « Rebirthed », très riche, créatif et passionnant.

D’entrée, j’aime beaucoup ce groupe. Il y a quelque chose d’appréciable qui se détache de l’ensemble, mais je n’arrive pas à en définir la source. Est-ce la production claire et énergique des morceaux ici proposés ? Est-ce la qualité des compositions ou des musiciens ici présents ? Est-ce la mixité des sons entre basse-batterie classieuses, guitares léchées et synthés essentiels qui fait opérer une certaine magie ? Est-ce la voix de la chanteuse, mélodieuse et puissante, qui me rend si enthousiaste ?

Un peu de tout ça, je pense. On entre facilement dans l’univers du groupe, qui semble typé fin 90-début 2000, période post-grunge où la raison était revenue dans l’esprit des musiciens pour enfin se relever d’une mode un peu décadente et revenir à des styles beaucoup plus riches et inspirés (metal gothique, symphonique, emo, nu-metal…).

Je ne ferai pas de comparaison avec tel ou tel groupe de l’époque, même si on sent une tendance vers les premiers Lacuna Coil et une influence vocale à noter autour d’Amy Lee, la chanteuse et compositrice d’Evanescence, peut-être dans la manière de travailler les doubles harmonies vocales, comme sur les deux premiers morceaux « Six Feet Under » et « Empty Space ».

Dans « City of Lights », je ressens comme un air bienfaisant de WASP, groupe phare des années 80, mais je ne pense pas que l’influence de la bande à Blackie Lawless soit volontaire. C’est juste qu’une certaine façon de chanter sur ce titre rappelle avec force le timbre bien spécifique de ce chanteur charismatique. Alors même si ce n’est pas voulu, j’en suis tout retourné (je suis un grand fan de WASP !) et « City of Lights » est un de mes morceaux préférés de la galette.

Tout au long des titres, outre le fait que les musiciens se donnent à fond pour leur musique et se rendent efficaces sans sourciller une seconde, la pierre de voûte de l’ensemble se trouve être la chanteuse Céline Himmer, qui se révèle très originale, possédant une tessiture impressionnante et une texture très feutrée même lorsqu’elle pousse dans les aigus. Elle peut donc prendre différents timbres pour imprégner tel ou tel titre avec des ambiances variées.

Pour preuve, ce « Get Out », qui sonne comme du bon rock US, accueille une belle prestation vocale pleine de feeling, et le plus heavy « Rebirth » voit Céline plus posée, plus fine, dotée d’une belle musicalité. À noter un super son de guitare électro-acoustique assez original sur l’intro.
Nous avons également droit à une dense power-ballad, « Hear My Call », avec de beaux chorus de guitares sur le final. Dans l’esprit, ce titre aurait pu se trouver sur Shallow Life de Lacuna Coil, un petit rien de Cristina Scabbia dans les fins de phrases.

Comme si les musiciens s’ennuyaient soudain, ils nous balancent coup sur coup deux morceaux pop-rock, « Home Again » et « Roller Coaster », qui tranchent bien avec le reste et amènent un côté frais à la Gossip.
« Last Goodbye » est également très appréciable par ce côté alternatif, comme Placebo savait le faire en son temps béni. Le chant y est à nouveau très efficace et le refrain fédérateur… ça y est, c’est malin, je l’ai en tête !

Je ne pense pas me tromper en promettant à ce groupe, du moins à ces musiciens et cette chanteuse, de très bonnes réalisations futures, car le talent est là, ainsi que l’inspiration et le bon goût musical. After Us All est à surveiller de très près ! Belle découverte et beau coup de cœur pour votre serviteur !

Lineup :
Céline Himmer : Chant
Olivier Chovet : Guitares et Claviers
François Masciopinto : Guitares et Claviers
Guillehm Bretillon : Basse
Fabien Husson : Batterie