CHRONIQUES ALBUMS

Formé en région parisienne, BURNING DEAD officie au sein de la scène heavy metal en injectant ici et là, à son style, des influences thrash et hardcore. Après un premier EP Their Coming (2018), un premier album (Fear and Devastation, 2022) et un single, The Warrior, sorti en 2021, le groupe mené par la chanteuse Drina Hex revient en ce mois de mars 2025 avec Into the Abyss, un disque attendu par les fans, notamment depuis la sortie du très bon single Run en octobre dernier.

Dès les premières notes de The Witch, dans une veine heavy typique, on sent que BURNING DEAD a voulu peaufiner son disque, notamment grâce à une production soignée, portée par Andrew Guillotin (TEMPLE OF BAAL, MONOLITHE, AS THEY BURN, ARKHON INFAUSTUS…), John Tsiakopoulos au mixage et Barry Gardner au mastering. Le son est massif, équilibré, et met bien en avant les riffs accrocheurs du gratteux Orco, les lignes de basse inspirées de JP et le jeu précis de Saraknyal derrière les fûts. Drina Hex, quant à elle, alterne entre chant clair et râpeux/hurlé façon hardcore avec aisance, donnant à l’ensemble une dynamique intéressante, à l’instar de titres incisifs comme Run, I My Mind Insane ou Into the Abyss.

Cependant, malgré ces qualités indéniables, Into the Abyss peine à véritablement captiver sur la durée. En effet, les compositions, oscillant autour de six minutes en moyenne, s’étirent parfois sans bien qu’on sache pourquoi, perdant ainsi en impact et en explosivité. Si certains morceaux bénéficient de gimmicks bien pensés et de soli indéniablement maîtrisés (Sacrifice of Soul, My Little Lullaby…), l’album souffre d’un manque de concision, voire d’un fil conducteur clair. BURNING DEAD semble donc hésiter entre ses différentes influences sans jamais vraiment choisir son camp, ce qui donne un résultat parfois confus… mais loin d’être rédhibitoire !

Ce n’est pas tant un problème de technique – le groupe maîtrise son sujet – mais plutôt de concision. On sent que chaque titre a été travaillé avec soin – peut-être trop même ? – au point que l’ensemble manque parfois de spontanéité. Il y a des passages accrocheurs, des touches mélodiques intéressantes dans les soli (And About That), et une section rythmique efficace, mais il manque cette petite étincelle salvatrice qui ferait vraiment décoller le disque.

En définitive, Into the Abyss est un album solide, mais qui souffre malheureusement d’une certaine dispersion sur la longueur. BURNING DEAD a certes du talent et le prouve au travers de ses compositions, mais il manque encore un supplément d’âme et une direction plus affirmée pour que la musique du groupe prenne toute son ampleur. C’est un album honnête, bien produit, mais qui aurait gagné à être plus tranchant et percutant. Espérons que le groupe affine son propos pour la suite, car le potentiel est là, il ne reste plus qu’à le canaliser pour frapper juste… et très fort !