CHRONIQUES ALBUMS

Depuis le temps que j’entends parler du phénomène Cutting Corners et ses deux membres Tommy (batterie, voix) et Ricardo (guitare, voix) et que je vois le nombre de dates de concerts et de festivals qui défilent tout au long de l’année, je vais enfin pouvoir découvrir la musique du duo dijonnais, considéré parfois comme l’un des groupes les plus prometteurs du rock français. Devant tant de ferveur et d’activité, je m’attends donc à me régaler avec une musique un tant soit peu originale, énergique et sortant du lot.

Quelle déception mes amis ! Je suis atterré par tant de minimalisme, par le manque total de mélodies, par une telle simplicité de rythmiques et de riffs à deux accords et surtout par la voix monocorde et insipide qui ne cherche même pas à chanter, mais plutôt à déclamer ou à scander des onomatopées comme le faisaient les groupes de punk des années 80 voire nos groupes français de rock alternatif du début des 90’s.

Je tombe des nues ! Comment un groupe aussi insipide et tellement peu novateur peut faire autant de concerts dans l’année, à l’heure où tous les groupes rament à trouver des dates, aussi bons et talentueux soient-ils (le sont-ils peut-être trop finalement ?). C’est à se demander comment ils peuvent recevoir autant de succès, hélas ça en dit long sur le peu d’exigence que désirent le public français actuellement et les organisateurs de concerts, époque bien pauvre donc…

Heureusement les chansons sont très courtes, autour des deux minutes trente, et on n’a pas le temps de se lasser. Mais on s’ennuie quand même sur la longueur des douze titres proposés car tout se ressemble à cause surtout de ce chant d’une platitude rare et d’absence totale de créativité. Ca me fait nettement penser au Hard-Core californien de la fin des années 80 (D.R.I., Sick of it all, Agnostic Front, Suicidal Tendencies, Verbal Abuse…), les revendications, l’innovation et l’intérêt en moins.

Pour enfoncer le clou, la production digne d’une K7 demo des années 90 ne contribue pas à mettre en valeur ce rock alternatif enfantin qui peine à sortir d’un concept très amateur peut-être dû à la jeunesse des deux musiciens, mais peut-être aussi que cette puérilité apparente est résolument volontaire, ce que tend à prouver la biographie qui met en avant le désir d’être brut et cru sans artifices. Heu.., sur le fond, il aurait peut-être fallu en ajouter quelques-uns, des artifices…

Grosse déception donc pour moi et totale incompréhension face à l’intérêt que les foules portent à ce duo qui ne propose rien d’autre que des appels à sauter en l’air sans but et à lever le poing, un sourire béat aux lèvres pour un défoulement des corps léger de sens et éphémère.