CHRONIQUES ALBUMS

…AND OCEANS, créé en 1995 déjà (…) sort son septième opus, « The Regeneration Itinerary », via notre label français Season of Mist.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce groupe est… insaisissable et complexe. Très complexe. Il faut vraiment être un amateur de metal aguerri pour pouvoir entrer dans leur univers progressif – non pas au sens strict, mais dans une approche où l’ouverture d’esprit et le mélange des genres priment.

Passant du black rapide à des envolées symphoniques, du chant death guttural au chant clair, en intégrant des éléments électroniques, les Finlandais font fi des codes et aiment expérimenter, à l’instar d’Enslaved.

La base reste tout de même bien ancrée dans le black, assez soutenu, mais agrémenté de tellement de mélodies, de cassures de styles et de changements de rythmes que l’ensemble peut s’avérer vraiment déroutant. « The Form and the Formless » en est un exemple : un début en trombe, avec un black metal sans concession, puis le chant black glisse vers du death. Ensuite, le rythme ralentit avec une grosse mélodie « orchestrale » au synthé, puis soudainement… une boîte à rythmes « techno » (???) avant que tout ne reparte de plus belle.

Oui, côté inspirations et expérimentations, ce groupe sait y faire. Évidemment, cela ne serait pas possible sans des musiciens hors pair.

À la fin, on en sort un peu lessivé, et il faudra compter sur au moins 4 à 5 réécoutes pour bien saisir toute la richesse de l’album et s’y immerger pleinement. Pour avoir écouté certains autres albums de leur carrière, il faut avouer que celui-ci est peut-être l’un des plus aboutis. Comparé à d’autres anciens albums (comme « Cypher », très electro/metal), c’est un des plus intenses et black, restant dans la lignée des deux précédents.

Alors, oui, rien à redire : si vous aimez le black qui explore le metal au sens large et que vous avez un peu de bouteille, cet opus est fait pour vous. Pour les amateurs de black « true/raw », en revanche, passez votre chemin. Quant aux autres, les aventuriers du metal… c’est à vos risques et périls.

Un must, mais avec un petit manque d’émotion pour moi.