CHRONIQUES ALBUMS

Il y a beaucoup à (re)dire sur NITE, groupe venu de San Francisco/USA, qui est pour moi le syndrome de la jeunesse metal 2.0.
Créé en 2018, le groupe sort ici son troisième album, Cult of the Serpent Sun, sur le label Season of Mist, tout comme le précédent.

Sur leur promo, on voit le groupe « poser à la Manowar » (pléonasme) avec des scintillements sur les reflets de lunettes noires. Bon, pas forcément engageant, car très kitsch, et les poseurs n’attirent (généralement) que les filles en recherche d’hommes virils. Donc, était-ce une cible pour votre modeste chroniqueur ?
À force de promo et de clips sur YouTube, j’ai fini par m’y intéresser. Car oui, hormis le côté très cliché, leur musique interpelle.

Je pense que ce groupe a tout compris et surfe sur la vague de groupes tels que Ghost. Une musique accessible, hyper mélodique, avec des airs faussement « dark », qui sont pour moi uniquement marketing. Ils qualifient leur musique de heavy/black metal. J’ai traduit toutes leurs paroles : c’est assez simpliste (on est loin de la grande poésie) et du genre « gothique » : Rayons d'or, Champs d'éternité, L'île de lumière, Rumeurs de vie….

Alors, le seul côté « black » que l’on peut trouver, c’est juste un chant un peu rugueux entre dark/death. La musique, c’est juste du heavy/rock hyper mélodique.
Lorsque je compare à Ghost, c’est également sur le parcours. Autant j’avais aimé les toutes premières sorties du groupe (effet de surprise sans doute et peut-être l’univers qu’ils tentaient d’instiller), autant, au fur et à mesure, on voyait très bien la ficelle du gros côté marketing et l’orientation beaucoup plus pop de la chose. J’ai bien peur que NITE suive le même parcours : du rock hyper accessible, des riffs parfois ressemblants (Crow), et ce côté dark édulcoré au pop-corn. Je pourrais très bien entendre un gamin dans la cour de son collège dire qu’il écoute du black metal en citant NITE… (argh).

Et musicalement, au final, est-ce bon ? Oui, il faut l’avouer, ça tient la route, si on aime ce mélange sucré/salé. Tout est fait pour ça : des refrains accrocheurs, de bons riffs, des mélodies sympas. On reste néanmoins très loin de prouesses ultra techniques. Il y en a qui critiquent le heavy car trop de chant clair et aigu, ici on a le heavy rock avec un chant plus « dark ».

En conclusion, l’album est bon. Court mais bon (plus aurait lassé vu le style assez répétitif).
Le contenu, le mixage, la production, c’est propre. On sent que les surfeurs de San Francisco ont pris la bonne vague commerciale, la plus accessible pour toucher un maximum de monde. Faut-il s’en offusquer ? Je vous laisse juge !