CHRONIQUES ALBUMS

« FIÈREMENT INTERDIT DE TOUTES LES PLATEFORMES NUMÉRIQUES ». Sympa la promo, non ?

Et de sept pour le multi-instrumentiste Kaiser Wodhanaz, qui nous sort un Totalitarian Black Metal de derrière les fagots, à savoir chez Osmose Productions, la référence black metal en France.

Évidemment, comme tous les confrères, je vais préciser que je ne chronique pas les textes ni l’orientation politique, mais uniquement la musique.

Et côté musique, donc, il y a matière. Je dois avouer que le chanteur/musicien est sacrément doué. Faire un tel album seul relève de l’exploit.
La durée est d’environ 30 minutes. Vous me direz que c’est trop court ? Peut-être… mais vu l’intensité et le broyage de neurones à venir, plus aurait été une overdose. Le format est juste parfait pour le skeud que l’on a à ingurgiter.

Pour moi, cet opus est véritablement une bombe, peut-être l’un des meilleurs albums black de l’année 2025. Bien entendu, il faut aimer ce black metal sans fioritures, que je qualifierais de in your face. Une sorte de rouleau compresseur sans freins : tous les titres sont rapides, intenses et haineux à souhait. Si un seul adjectif devait convenir ici, ce serait assurément dense.

Les fans de Marduk devraient apprécier, mais à vrai dire, tout fan de black au sens large – du true/raw au plus mélodique – pourra y trouver son compte. Car ici, dans ce maelström metal, on a une urgence façon raw/punkisant et, néanmoins, malgré la rapidité d’exécution, de vraies lignes mélodiques, si si.

Totalitarian Black Metal est une boucherie de violence. Je cherche encore si on a fait plus intense. Choke the Woke varie un peu avec un rythme moins rapide et un côté plus rock ‘n roll, que l’on peut retrouver chez des groupes comme Urgehal. Vraiment très bon.

Mon titre favori sera The Nuclear Solution, où l’on retrouve ce mix black ‘n roll, mais surtout, à partir de 1’40, un génial travail sur les guitares, tout droit venu des enfers, flirtant avec l’indus. Je ne m’en lasse pas. Quelle haine et quelle intensité !
Dekontamination sera également une belle cavalcade, avec ce chant puissant, qui parvient à se poser un instant, à la limite d’être parlé.

Pour finir, Saturday Night Gulag sera la Saturday Night Fever russe, avec une incursion des chœurs de l’Armée rouge et du titre The Sacred War (« Lève-toi, pays immense ! Lève-toi pour un combat à mort ! Contre les ténèbres du fascisme, contre la horde maudite. »), en référence à la guerre de 39-40.

Bref, au final, c’est un quasi sans-faute dans le style proposé. J’aurais peut-être aimé encore plus de variations et davantage de sonorités indus ou torturées dans les guitares (le côté à fond les manettes a ses limites), mais ne boudons pas notre plaisir : c’est un fucking album sans concessions, avec un mixage et une production au top.

À ne surtout pas mettre sur les réseaux sociaux et autres plateformes… mais bien dans votre lecteur (qui risque de fondre) !