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SOLFATARE
Asservis par l’espoir [ 2025 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 42.00
Style : Black metal
Lien du label : https://www.signalrex.com/
Lien du groupe : https://www.facebook.com/solfatare/
Lien musical : https://solfatare.bandcamp.com/
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 21 avril 2025 , réalisée par TomHunter
   
SOLFATARE tire son nom d’un volcan situé dans la Campanie italienne. Symbole notable de la chaîne des Apennins, cette « terre de soufre » (en latin Sulpha terra) maintient une activité basse mais certaine, lui conférant l’image d’un gouffre pouvant à tout moment emporter le continent sous une masse de magma. Le Solfatare est également considéré par les anciens Romains comme l'entrée mythologique du monde souterrain. La « porte des Enfers » se situerait ainsi proche du Vésuve, au cœur du complexe volcanique des Champs Phlégréens.

La formation belge, déjà riche d’une démo en 2019 (Prémices), passe aux choses sérieuses et offre, pour leur premier album, un black metal aux sonorités avant-gardistes sur le fond.
Certaines compositions résonnent avec Jours Pâles, tant sur la voix que sur les riffs teintés de rock.
Cette première œuvre démontre largement le travail accumulé depuis les débuts du groupe.
La solfatare (fumée volcanique fortement chargée en soufre) a semble-t-il pris le temps de s’immiscer dans chaque nappe sonore et s’est prodigieusement étoffée pour nous proposer un son très qualitatif.

L’album débute sous de sombres murmures (« Des Monarques anhédoniques »), soupirs aux relents sulfureux et caverneux. Le lexique magmatique prend place et déjà l’on ressent ce côté fumant et incandescent dans les paroles et la mélodie.
La voix est saturée sans paraître suraiguë, les guitares sont dissonantes pour l’une et bouleversantes pour l’autre sur les passages en tremolo comme sur les refrains.
La basse parfait la rythmique, suivant une ligne bien définie dans le style.
La voix précède souvent les descentes de fûts de cavalcades étranglées. Le son de batterie est profond et signe des influences des plus grands noms du black.
Le son de SOLFATARE évoque le ruissellement de toutes les plus grandes formations du style. Tout y est en place et l’ensemble démontre la précision et le cœur à l’ouvrage qui a été employé.
À noter que les six cordes se superposent tandis que le line-up n’indique qu’un guitariste (T.S.G.H.), ce qui laisserait présager l’embauche d’un quatrième musicien si toutefois le groupe venait à jouer en live. N.C.P.M. à la basse et T.G.T.H. à la batterie viendront compléter ce trio bruxellois.

Le ton est plaintif, criard mais élégiaque. En effet, les vers oscillent entre désespoir et fatalité, particulièrement sur « Sous des cieux absents », titre aux accents maritimes et mortuaires.
L’auteur du texte se place à la première personne, en naufragé impuissant, volontaire de son destin fatal, voué à rejoindre les abîmes de l’océan. « L’écume sera notre cercueil. »
Les paroles, sous forme de poésie, transcendent par leur beauté et l’exactitude du propos, le tout sur des rimes variées et bienvenues. Cette assonance confère au texte une singularité et structure le corps de chaque histoire contée au fil des titres.

Le logo du groupe aurait visiblement changé depuis leurs débuts, et c’est Pierre Perichaud, alias Business for Satan, artiste tatoueur et illustrateur, qui en aurait l’ultime paternité.
Le dessinateur ayant déjà collaboré avec Dawohl, Vertige, Déhà, Transcending Rites, Lure et tant d’autres, mais serait également musicien pour cette dernière formation citée.
Quant à l’artwork de l’album, le peintre belge Jean Delville (1867-1953) aura inspiré le groupe, comme il l’a été pour Morbid Angel avec leur pochette culte « Blessed Are the Sick » et Misanthrope pour leur EP « Death Ascent » sorti récemment.

Il est donc fortement conseillé de ne pas retenir le soufre qui est en nous et de se laisser embraser par les vagues telluriques de SOLFATARE, avec un casque de préférence afin d’y capter toute l’essence des multiples sonorités.
Avec une sortie prévue pour le 2 mai 2025 sous le label portugais Signal Rex, « Asservis par l’espoir » force le passage et fera couler l’encre — et la lave — très bientôt.

Tracklisting :

1. Des monarques anhédoniques
2. D'Hommes et d'Isoptères
3. Du deuil affairé
4. Ozymandias
5. Sous des Cieux absents
6. Quand ton cerveau te surine le crâne





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