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HARMONIC PERMANENT DRIVE Waiting [for Joy] [ 2025 ] |
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CD AlbumDurée : 36.16 Style : Noise rock |
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ORIGINALITE![]() |
TECHNIQUE![]() |
PRODUCTION![]() |
EMOTION![]() |
| Chronique : 09 mai 2025 , réalisée par Frozen | ||||
C’est souvent dans les marges que naissent les projets les plus ambitieux. Avec Waiting [for Joy], HARMONIC PERMANENT DRIVE propose un premier album dense, radical et intensément travaillé, qui s’inscrit dans la lignée des grandes œuvres noise et industrielles sans jamais se contenter de simples références. Composé de figures bien connues de la scène indépendante française – Éric Martin (WE INSIST !) à la guitare et au chant, Syn-Anton (ex-TREPONEM PAL) aux machines, Aurélien Esquivet (SALA BESTIA) à la basse, et Étienne Gaillochet (ZARBOTH, MULE JENNY) à la batterie – le groupe livre un disque cohérent, exigeant, et remarquablement audacieux. Dès l’ouverture du CD avec des titres comme "Graveyard" ou "The Monkey In My Brain", le ton est donné : riffs répétitifs, tensions rythmiques, textures abrasives et voix hantée installent un climat d’urgence qui ne faiblit jamais. Ce n’est pas un album qui s’offre à la première écoute, mais bien un objet sonore complexe, qui exige de son auditeur une attention pleine et entière. La musique y semble conçue comme un champ de forces, où les éléments rock, industriels et électroniques s’opposent, s’équilibrent et finissent par former un tout d’une cohérence surprenante. Ainsi, des morceaux comme "The Fucking Way", "On My Hand", "The World Has Stopped" ou encore "Our Living Place" témoignent d’un soin particulier porté aux arrangements. Les structures sont souvent imprévisibles, les ruptures nombreuses, mais l’ensemble reste lisible grâce à une direction artistique affirmée. La section rythmique, solide et inventive, donne aux compositions une assise organique sur laquelle viennent se greffer des nappes synthétiques parfois hypnotiques, parfois dissonantes. Les machines de Syn-Anton ne se contentent pas d’habiller les morceaux : elles en sont le moteur autant que la texture. Le chant d’Éric Martin, quant à lui, opte pour une sobriété expressive qui sert parfaitement l’esthétique du groupe. Les paroles, concises et sombres, renforcent une atmosphère de tension permanente, à la fois introspective et heurtée. Il y a dans cette voix une gravité qui évoque parfois des figures comme David Yow, mais avec une retenue plus introspective. Si l’on perçoit ici ou là l’ombre de THE JESUS LIZARD, COIL ou 31 KNOTS, Waiting [for Joy] ne se réduit jamais à une somme d’influences. Le groupe parvient à imposer une véritable signature sonore, mêlant froideur industrielle et énergie rock dans un équilibre rare. À cela s’ajoute une production précise qui laisse la place aux détails sans atténuer l’impact des compositions. Ce premier album impressionne surtout par sa capacité à maintenir une tension constante, sans céder à l’excès ni à la complaisance. Chaque morceau est pensé comme une pièce d’un puzzle plus vaste, dont la finalité dépasse l’addition des titres. Il ne s’agit pas ici d’un simple assemblage de morceaux efficaces, mais bien d’un parcours sonore cohérent, pensé dans la durée. En somme, Waiting [for Joy] s’impose comme une œuvre ambitieuse et pleinement aboutie. Un album dense, exigeant, mais profondément stimulant, qui confirme que certaines trajectoires musicales les plus intéressantes se tracent loin des circuits traditionnels. HARMONIC PERMANENT DRIVE signe ici un disque à la fois libre, tendu, et remarquablement maîtrisé. |
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