CHRONIQUES ALBUMS

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ENTERRÉ VIVANT
Akuzaï [ 2025 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 50.00
Style : Black atmo
Lien du label : https://antiqrecords.com/releases/
Lien du groupe : https://www.facebook.com/enterrevivantblackmetal/
Lien musical : https://enterrevivant.bandcamp.com/album/akuza
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 24 mai 2025 , réalisée par TomHunter
   
Après Shigenso, le deuxième opus de la formation francophone, paraît le 26 mai prochain Akuzaï (« Péchés diaboliques » en français) du côté d’Antiq Records. Ce troisième album, donc, se compose autour des dix péchés issus du bouddhisme, avec en trame de fond l’expérience de la Deuxième Guerre mondiale vécue par les civils japonais. Ces axes transversaux seront évoqués de manière claire et subtile grâce à une production léchée et un assemblage précis d’éléments correspondant aux thématiques.
Le duo franco-japonais est toujours constitué d’Erroiak (composition, vocaux et mix), qu’on peut retrouver récemment dans Hrad, Stellar Forest, Outland Hill, et de Sakrifiss (concept, paroles, vocaux), qui officie également pour Peur Bleue.
Le groupe garde son leitmotiv et les éléments qui l’identifient, pour autant que chaque titre a une durée abordable, contrairement à l’album/concept précédent, où l’on trouvait 4 pistes de 15 minutes (pour les 4 éléments de la Nature). D’ailleurs, à bien y tendre l’oreille, on peut retrouver ces éléments sur Akuzaï, la pluie, le vent sur « Warugushi », la terre et les corbeaux…
Cependant, nous verrons que cette dernière offrande innove par bien des aspects au gré de ses 6 morceaux et 4 intermèdes.

« Jaken » est une introduction mettant en scène un monologue accompagné d’un instrument à vent traditionnel. L’enregistrement crépite de véracité. L’enchaînement se fait de la plus belle des manières avec des arpèges calmes et reposants, fin du prélude prévue pour bientôt. En effet, interviennent successivement les éléments d’un black metal écorché, plaintif et mélancolique.
Les mélodies sont entêtantes et empreintes d’une mélancolie particulière sur chacun des titres. Sur « Jain », on a plutôt l’impression d’un crescendo comme un certain survivalisme ou, en tout cas, une volonté de vivre par-dessus tout. Le piano et les cris d’enfants s’entremêlent à quelque chose de vivant, comme une mélancolie joyeuse.

Les différentes performances de chant tout au long de l’album sont notables et distinctes. On notera une apparition rauque d’Athena Nahkriin Halphas sur l’interlude « Môgo ». D’autres chants féminins ont pu se rajouter au lineup, mais en tout cas, bon nombre de voix féminines résonnent çà et là, créant un chœur enchanté, ce qui tranche avec les cris et growls écorchés et plaintifs des deux principaux protagonistes.
Le chant en japonais d’Erroiak caractérise bien le domaine du péché et de la haine, quant au chant de Sakrifiss, rugueux mais aussi parfois aigu et plaintif, il nous mène aux frontières du black dépressif.

Les compositions de batterie ne sont pas en reste, car aux limites du dungeon synth avec une caisse claire très profonde et des sons de cymbales électroniques, sur « Kigo » notamment.
On a une sensation palpable de vivre auprès de ceux que l’on écoute tout au long de l’album. Les enregistrements nous font vivre le quotidien des populations nippones comme si nous étions nous-mêmes à l’intérieur d’un film d’auteur. Rien que certains passages peuvent remémorer des scènes du cinéma de Hirokazu Kore-eda ou Wong Kar-wai, des réalisateurs qui, par leur bande-son (mais pas seulement), dépeignent la vérité et l’innocence d’une scène tout à fait banale de la vie quotidienne.

Le black atmosphérique d’ENTERRÉ VIVANT incorpore une nouvelle chapelle dans le genre en tant que tel par le fait d’ajouter des samples prenant aux tripes mais aussi de garder cette trame de fond qui se veut orientale (asiatique) et triste. C’est en cela toute la force de la composition qui a été faite. On s’aperçoit au fil des écoutes du travail gigantesque qui a été réalisé et l’on ne peut qu’imaginer la communication entre les deux initiateurs du projet depuis l’ère du Covid. Car il s’agit bien d’une formation surgie des premières vagues de la pandémie (premier EP et premier album de 2021), et de par la distance géographique des deux comparses, on ne peut que saluer ce travail en aller-retour.

ENTERRÉ VIVANT a de nouveau gravi un échelon en nous proposant une œuvre singulière, sous fond de guerre et de dépopulation. Le visuel montre une femme et son bébé, à Nagasaki après la bombe ; l’enfant décédera 10 jours plus tard. Et c’est sur un sujet si grave que reposent les fondations de l’écriture de Sakrifiss, cette volonté d’analyser un monde malsain.



Tracklist :
1. 邪見 (Jaken)
2. 偸盗 (Chûtô)
3. 殺生 (Sesshô)
4. 悪口 (Waruguchi)
5.邪淫 (Jaïn)
6. 貪欲 (Don’yoku)
7.妄語 (Môgo)
8.瞋恚 (Shin’i)
9. 綺語 (Kigo)
10. 両舌 (Ryôshita)

Lineup :
Sakrifiss : voix, paroles
Erroiak : instruments, voix




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