CHRONIQUES ALBUMS

Aujourd’hui, je vous emmène en Suisse, pays de l’Emmental, des coffres-forts et du yodel (aarggg !)
Mais en Suisse, il n’y a pas que ce folklore endémique et inexportable (ouf !). Il y a aussi Stéphane Eicher.
Et le rock, dans tout ça ? Si je vous dis MONTREUX, vous pensez à Freddie Mercury. Eh bien, c’est aussi la ville de naissance de Patrick JUVET !!!
Heureusement, le métal est, lui, bien représenté, et ce depuis longtemps : KROKUS, CELTIC FROST, GOTTHARD et ELUVEITIE. Et ce dernier groupe sort justement son nouvel album « Ànv ».

ELUVEITIE est connu pour ce mélange de sonorités death metal et de pagan music avec l’utilisation d’instruments traditionnels. Six longues années d’attente depuis le dernier opus.
L’album commence avec « Emerge », instrumental qui nous amène rapidement vers le titre « Taranoias », death metal pur souche avec guitares et rythmique survitaminées, la grosse voix de méchant alternant avec le chant pur des deux prêtresses.

On enchaîne avec « The Prodigal Ones », dans la même veine. C’est bon, mais sans grande surprise. Les voix féminines, si belles soient-elles, sentent le déjà-vu, et les quelques apparitions sporadiques d’instruments médiévaux semblent être là pour justifier l’appellation folk metal.

Il faut attendre le très beau titre éponyme pour qu’enfin je trouve du plaisir à écouter cet album.

Les titres qui suivent sont beaucoup plus aboutis à mon goût, et l’osmose se fait dans ce mélange de styles grâce à des compositions plus complexes où les voix gutturales et aériennes se répondent à merveille. « Premonition » offre une vraie légitimité aux instruments traditionnels, qui trouvent toute leur place dans cet orage électrique de guitares et de batterie puissante. Un morceau qui fait du bien aux oreilles ! Le sublime « Awen » est une réussite totale. Un tube potentiel qui est plus abordable, sans tomber pour autant dans la mièvrerie.

On reprend son souffle avec l’aérien « Anamcara », avant de perdre haleine avec « The Harvest ». « Memories of Innocence » nous fait faire un grand bond dans le temps avec ses sonorités médiévales et folkloriques. Le tendre « All Is One », bien que très joli, n’évite pas, contrairement à « Awen », l’écueil des poncifs du genre.

ELUVEITIE ne pouvait finir sur cette fausse bonne note et reprend le combat avec le puissant « Aeon of the Crescent Moon », très atmosphérique et aux accents heavy : excellent.
On finit avec « The Prophecy », du pagan folk pur et dur. Fermez les yeux et vous êtes plongés dans un épisode d’une série tadam où les hommes du Nord viennent damer le pion aux vils Anglois.

ELUVEITIE s’en tire bien avec cet album, malgré un premier tiers que je trouve faible, pour finalement nous emporter dans un voyage musical plaisant.

À chacun de faire son propre jugement, et pour cela, je vous invite à écouter cet album et à aller voir ELUVEITIE sur scène.