CHRONIQUES ALBUMS

Aujourd’hui, nous ne parlerons pas d’un album fraîchement sorti en 2025, mais d’une réédition que nous propose le label BITUME. Le combo formé par 4 musiciens de Nouvelle-Aquitaine a évolué dans un style Thrash/Groove de 2008 à 2014 avant de jeter l’éponge. Cette sortie nous replonge dans l’univers musical du groupe et de ces années riches pour l’underground.

Cet album n’est certes pas des mieux produits, mais il faut se remettre dans le contexte. Nous sommes en 2008, et cela représente déjà 17 années de progression en termes de prises de son, de mixage et de mastering. On n’oublie pas non plus qu’il s’agit du premier album d’un groupe résolument underground et sans vraiment de label pour les soutenir. Mais il faut se mettre en tête qu’à cette époque, on cherchait à avoir un son sympa pour faire écouter ses compositions, et pas forcément ce qui est devenu la norme actuelle, à savoir un son entièrement réampé et travaillé sur et par des machines dernier cri. Cela dit, l’album a été depuis remixé au Harda Mix Studio, mais naturellement, il garde sa fraîcheur d’antan.

Au niveau des compositions, SCRIPTURA s’inscrit dans ce qui avait tendance à se faire à cette époque dans le style défini. À l’image d’un « Slow Death » qui se place en ouverture, le groupe propose des compositions simples et directes qui s’inspirent des groupes de thrash de l’époque, et notamment des vieux albums de SEPULTURA et NAILBOMB. Ce n’est pas forcément carré au niveau des tempos, mais c’est aussi ce qu’on apprécie. Pourquoi ? Eh bien simplement parce que ce n’est pas mécanique, mais placé sous le signe du feeling. Le groupe fait aussi dans le rapide avec « Destructor », qui là aussi nous renvoie aux années 90 et à ces groupes de chevelus qui calmaient tout le monde sur leur passage. Nous sommes exactement dans cette démarche avec ce groupe que l’on imagine très bien jouant sur scène « React » dans un festival organisé dans une salle de campagne. Ce n’est pas que cette époque me manque plus qu’une autre, mais ces petits concerts organisés dans les salles des fêtes locales avaient vraiment du potentiel, et j’ai le sentiment qu’on en trouve un peu moins qu’auparavant. Il faut dire, encore une fois, que cette époque était riche en groupes underground et locaux qui avaient juste envie de jouer de la musique, même si ce n’était que devant des potes, et sans doute être le groupe qui fasse le plus secouer la tête, comme le fait SCRIPTURA avec « Riddles ».Le combo nous propose aussi sur cet album les reprises qu’il a enregistrées, dont « Against » de SEPULTURA, mais aussi « Final Boss », qui est en fait la reprise du thème tiré du jeu SONIC 3.

C’est en chroniquant cet album que je me rends compte qu’en un peu plus de 15 ans, pas mal de choses ont changé. En mieux ou en pire, je ne sais pas, mais les groupes qui débutent ne sont plus aussi légion. On dirait que maintenant, tout le monde veut sortir son meilleur album sans passer par la case bar. J’aimais bien cet underground toujours vivace. A-t-il vraiment disparu ? Je ne sais pas, mais l’honnêteté et la sincérité qui se dégagent de ce genre d’enregistrement témoignent d’une bonne époque pour le metal.