CHRONIQUES ALBUMS

Avec la tournée « Cunégonde Tour » qui s'est tenue d'octobre 2023 à mai 2024, on pensait que ce serait le dernier tour de piste de ANGE. On savait que cet album arriverait après la tournée mais pas forcément qu'une nouvelle série de concerts arriverait, « Quitter la meute Tour ». Pour un groupe formé en 1969, séparé en 1995 et actif à nouveau depuis 1999, on se doute que la fin arrive mais qu'il est loin d'être évident de s'arrêter si facilement. Il semble évident à l'écoute de ce nouvel album que le groupe a encore des choses à dire, à jouer et à faire, au moins une dernière fois.

Prévu pour la mi-septembre 2025, « Cunégonde » nous rappelle que la France possède quelques pépites dans son patrimoine rock et qu'il ne faudrait pas l'oublier. ANGE est là depuis si longtemps qu'il a traversé les époques, non sans quelques difficultés et remises en question, tout en poursuivant ses innovations musicales. On compte pas moins de 24 albums studios et une expérience qui se ressent dès les premières notes de « Un Diamant Dans le Cœur » qui vient ouvrir ce disque avec une belle touche rock psychédélique. L'énergie est bien présente. Ce morceau me fait aussi penser à un passage de relais dans sa forme, notamment au niveau du chant puisque l'on retrouve Tristan DECAMPS au micro. Nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve. Mais Christian DECAMPS n'est pas loin et il reprend vite sa place sur « Fruits & Légumes ». Ce titre est nettement plus orienté vers le rock progressif avec une tendance au jazz qui fait plaisir à écouter. Les lignes de basse sont très bien senties et la rythmique efficace. On relève un final digne d'un CYNIC avec une batterie qui monte en puissance sur un solo de guitare et une rythmique aux claviers simple et entêtante. On poursuit ainsi cette écoute avec « Le Langage des Fluides » avec ses très belles envolées et sa rythmique bien appuyée. Nous ne sommes pas vraiment dans le metal, plutôt dans le rock mais avec un plus gros son, il est évident que nous aurions pu facilement basculer. Mais ANGE, fidèle à sa réputation, reste tout à fait fluide avec toujours des mélodies qui se construisent comme dans un opéra rock et nous transportent aisément. On retrouve « Pace Nobilis » qui se fait plus posé, plus aérien tout en gardant une part d'ombre que le groupe sait entretenir, comme s'il jonglait entre le clair et l'obscur. On poursuit tranquillement avec « Un Passage de Rêve » et « Prisonnier de l'Aube » avant de se laisser à nouveau emporter par le très bluesy « Ennio » et les envolées de « Quitter la Meute ». On conclut enfin par le titre éponyme « Cunégonde ».

ANGE signe un album que les fans de rock progressif apprécieront. Le tout est réellement bien produit et parfaitement maîtrisé. ANGE arrive à la fin de son ère et cela donne bien évidemment envie de se replonger dans sa discographie et surtout de ne pas oublier à quel point ce groupe aura été marquant dans le paysage du rock français.