CHRONIQUES ALBUMS

Les deux fondateurs de LA RUDA SALSKA, une histoire qui remonte à 1993, se retrouvent une nouvelle fois pour poursuivre l'aventure avec VILLA FANTÔME. Forts du succès du premier album éponyme sorti en 2022, Manu et Pierrot remettent le couvert, entourés de trois musiciens aguerris. Et ce sera du côté du rock, du ska et du punk que cet album vous transportera.

Cet album sonne comme un retour aux années 90, années où la MANO NEGRA n'était pas un souvenir vaporeux mais bien une machine de guerre. Je me doute bien que VILLA FANTÔME n'a certainement pas envie de s'inscrire dans une quelconque forme de revival, mais il ne s'agit pas de cela. Et puis, cela ne serait pas pour autant une insulte. VILLA FANTÔME a suffisamment de cordes à son arc pour que l'on parle plutôt d'inspirations. Il y a en effet quelque chose de plus sombre sur cet album que ce que l'on pourrait croire. Vous avez certainement tous en tête, particulièrement dans cette période pré-Halloween, ces images de films d’horreur fabriqués avec quelques bouts de ficelle et de carton ? Eh bien, c'est un peu à cet univers que me fait penser ce groupe. Cela pourrait constituer une belle bande-son pour ce genre de films, surtout avec des titres comme « Dance Hall Praver » ou « Imprudence ». La section cuivre y est incontestablement pour quelque chose. On pense aussi film noir avec « Les Paul ». Le mélange textes et tonalités musicales nous transporte irrévocablement vers des images mentales aux références cinématographiques que chacun se créera facilement. Le groupe se promène de cette manière entre ombre et pénombre. Ce ne sont pas les compositions de ska les plus joyeuses du monde, cela va de soi, même si on peut compter sur « Saisons Grises » ou « Jean Gabin sur une Planche de Surf » pour nous rapporter un peu de lumière sur ce tableau en nuances de gris.

Il n'y a nul doute sur le fait que les fans retrouveront avec plaisir le duo. Cet album est pour le moins particulier mais fonctionne à merveille. À se procurer chez At(H)ome.