CHRONIQUES ALBUMS

Le nouvel album de Maudits, In Situ, c’est une claque. Le groupe, qu’on connaissait déjà pour son mélange unique de post-metal, d’ambient et de sonorités cinématiques, revient avec un disque qui pousse encore plus loin l’expérimentation sans perdre cette intensité qu’on leur connaît.

Dès les premières notes de « Leftovers », on sent qu’ils ont gagné en assurance. C’est sombre, ample, presque visuel — on a l’impression d’être dans un film. Les guitares traînent, le violoncelle s’étire, tout respire la tension maîtrisée. Puis vient « Fall Over », le single, et là on plonge carrément dans le côté doom du groupe, avec des textures étranges et une atmosphère qui t’aspire. C’est lourd mais pas pesant, toujours très aéré.

Ce qui surprend, c’est qu’ils ont décidé d’intégrer du chant sur deux morceaux, dont une reprise de « Roads » de Portishead. Et franchement, ça fonctionne. Là où on aurait pu craindre un effet forcé, ça s’intègre parfaitement à leur univers : c’est fragile, habité, un peu hanté même. On redécouvre le morceau à travers leur prisme post-metal, et c’est bluffant.

Le morceau-titre, « In Situ », agit comme une respiration. Enregistré en extérieur, on entend presque le vent, l’espace, la nature autour d’eux. C’est un moment suspendu qui fait du bien avant de replonger dans la densité des titres suivants.


In Situ n’essaie pas d’en mettre plein la vue. Ce n’est pas un album qui cherche l’effet, mais plutôt une œuvre sincère, presque instinctive. On sent que le groupe a voulu capturer l’instant, faire quelque chose de direct, d’organique. C’est peut-être pour ça qu’on a l’impression d’être au plus près d’eux, comme si on assistait à une session intime.


En bref, Maudits signe ici un album dense, émouvant et audacieux. Si tu aimes les voyages sonores, les disques qui t’enveloppent complètement, c’est clairement à écouter casque sur les oreilles, lumière tamisée, prêt à te laisser porter.