CHRONIQUES ALBUMS

Premier album ??? Sérieux ??? Avec autant de maîtrise instrumentale et une telle production de dingue ??? Avec ce batteur de haut niveau et ces riffs assassins comme en diffusent les plus grands du genre ? Mais où est l’amateurisme inhérent aux premières productions ? Où se cachent les erreurs de débutants, où se trouvent les clichés du style qui nous lassent forcément toujours un peu ?
 
Je suis épaté par cette découverte, le quatuor toulousain propose ce premier essai en diffusant un thrash-death connoté début des 90’s, teinté de death mélodique moderne et de metal core, soutenu par une bonne voix growlée, et parfois accompagnée d’une voix féminine lyrique et aérienne.
 
Moi qui suis souvent allergique au chant guttural, je me prends à apprécier le timbre d’Adrien et je trouve même que ses vocaux ont meilleur effet que lorsqu’il chante en clair, cette façon de « growler » me rappelle le meilleur des premier Entombed à leur époque, et ça fait du bien.
 
Les guitares sont d’humeurs sombres et rageuses en règle générale mais peuvent se montrer mélodiques et procurer de belles couleurs, comme sur le duel qu’elles entament à la fin de « Samsara », ou encore sur le morceau instrumental « Echoes » où le talent des quatre musiciens prend toute son ampleur. La basse ronfle et virevolte prodigieusement, calée sur une batterie métronomique non sans être inspirée, et les deux guitaristes s’en donnent à cœur joie, à coup de rythmiques que ne renieraient pas Arch Enemy ou Amon Amarth et où leurs chorus, en solo ou en twin reflètent un talent harmonique virtuose. Lorsqu’on propose un titre sans chant pour ce style de metal bien typé, il faut être certain de stimuler constamment l’auditeur afin de ne pas tomber dans le répétitif et le barbant. Ici rien de tout cela, on kiffe chaque seconde et on admire cette musique de haute voltige.
 
L’un des points forts des compositions est indéniablement le jeu de batterie. Mais quel batteur ! On se croirait revenu au temps du Dave Lombardo de la belle époque, voire du Pete Sandoval ; précision, maîtrise, originalité, écoutez juste le son global de l’instrument et le jeu d’Alex, ça force le respect ! On sent un long travail de répétition, de mise en place et certainement une grande expérience de la scène pour atteindre une telle osmose.
 
Tout cela est bougrement efficace et intense, on ne s’ennuie pas une seule seconde et je serais curieux de les voir jouer en live, ça doit masser derrière la nuque. Bravo les toulousains, je leur prédis un bel avenir, ils vont tout déchirer, fussent-ils plus diffusés pour pouvoir sortir de la masse engorgée de l’underground français.
 
« Illusion of time » est une superbe découverte, j’espère qu’ils continueront sur leur lancée et qu’ils trouveront les médias et le public nécessaires à une grande mise en avant qu’ils méritent grandement. Coup de cœur obligé !
 
 
Lineup :
Adrien Alvarez : chant et guitares
Sacha Guitteny : guitares
Alex Bonnet : batterie
Jay Balcou : basse