CHRONIQUES ALBUMS

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WINDSWEPT
The Devil’s Vertep [ 2025 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 41.55
Style : Black metal
Lien du label : https://www.season-of-mist.com/home/
Lien du groupe : https://www.facebook.com/windsweptukraine/
Lien musical : https://windswept.bandcamp.com/album/the-devils-vertep
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 9 novembre 2025 , réalisée par TomHunter
   
Après un début de carrière sous le nom d’Herbarium, la formation ukrainienne composée des membres de Drudkh change de nom pour WINDSWEPT, projet hautement empreint de patriotisme et de poésie. Le troisième volet du groupe garde cette atmosphère, chère aux initiés, mais y adjoint un fil conducteur : une histoire contée sous une forme théâtralisée (le Vertep étant un théâtre de marionnettes traditionnel).
Aiguillé par le passionné d’histoire Roman Sayenko, « The Devil’s Vertep » offre un environnement plus brutalisé, plus écorché que ses prédécesseurs, qui naviguaient entre un black metal glacial et des mélodies atmosphériques lancinantes. Cette pièce, diaboliquement ancrée dans les mœurs ukrainiennes, retrace les procès de sorcières dans l’ouest du pays entre 1753 et 1754, un concept narratif proposé en six chapitres différents.
Lesdites sorcières se verront emprunter un chemin tortueux afin de survivre à de vifs interrogatoires et de violents jugements.

Le premier titre nous dévoile le propos avec la découverte du corps d’un nouveau-né dans une porcherie. Les soupçons furent dirigés quelques semaines plus tard sur Yevka Stanorykha, une jeune femme fraîchement arrivée au village, presque allogène pour la population locale. Suivent alors le cheminement judiciaire et les scènes de torture et de honte que connaîtra la demoiselle, déjà perçue comme une sorcière dont la foi et la morale lui auraient été arrachées. Les sentences succèdent aux accusations tandis qu’un autre nom apparaît dans les plus récents témoignages. Oryshka Lychmanykha, faisant figure de médecin pour la jeune expatriée, se confiera d’ailleurs sur le nourrisson, source de tous ses malheurs, se révélant comme le fruit de son péché et la trahison de son mari. Les deux femmes furent emprisonnées puis torturées pour sorcellerie et maléfices.

Avec « The Devil’s Vertep », on se situe exactement entre une brutalité révélée par le propos et une atmosphère épique, cependant sans jamais franchir ces limites. La mesure du risque est totalement maîtrisée et n’enfreint pas la règle, si tant est que le compositeur ait voulu naviguer en ces eaux.
Le blast beat de la batterie, quasi omniprésent sur certains titres, agrémente les passages les plus “raw”, dont le texte évoque les situations les plus sanglantes du récit. Les riffs de guitare utilisés sont malgré tout très heavy et parfois répétitifs ; en cela, on devine l’importance du récit qui préside à la composition. Comme si l’écriture de l’album avait été réalisée sur le support de l’histoire, les instruments semblent conjuguer et amplifier la thématique. De cette composition ressortent occasionnellement quelques bribes aiguës et bienvenues, comme sur « The Potion ». Ce travail reflète ainsi la manière de progresser des musiciens, tant leurs habitudes et cette exactitude se traduisent à travers la dizaine de groupes qu’ils partagent depuis toutes ces années.
Il réside une atmosphère d’accusation, de confession et d’exécution tout au long de l’album.

Le chant de Sayenko est empli de vociférations criardes qui ne changent pas d’intonation. La singularité de la voix se distingue dans cette continuité, bestiale mais rectiligne, comme une injonction prononcée par une foule de morts-vivants. Là où, avec Hate Forest, Roman utilise une technique plus gutturale, on peut différencier WINDSWEPT par cet angle plus direct et incisif. La voix plus tranchante se superpose mieux, à mon sens, sur une ligne de guitares comme ici que sur une ambiance plus lourde créée avec Hate Forest.
Certains chercheront toujours l’ambiance de Drudkh, assidûment présente car, littéralement, leur son en découle, mais avec moins de souffle et de résonance, peut-être dû à cet aspect plus raw et unique.

Le pas est lourd (presque doom) lorsque les guitares guident la danse. Encore une fois, est-ce le champ lexical qui prime sur le déroulement de l’histoire ? Les moments d’accalmie évoquent l’attente du jugement ou laissent entendre des sons de cymbales dissimulés, semblables à des outils de torture, aiguisés, prêts à trancher…
« Nest of the Witches » apparaît comme un dénouement, le dernier chapitre avant le final où le tribunal juge coupable la sorcière d’infanticide, laissant son enfant mort-né à cause d’une potion ingérée. Condamnée à une mort certaine, son corps fut découpé en morceaux et son cœur transpercé. Oryshka, quant à elle, fut condamnée par décapitation pour ses actes de sorcellerie.

C’est donc sur un concept historique et effrayant que WINDSWEPT signe sa nouvelle sortie sous la bannière des Underground Activists de Season of Mist, prévue pour le 12 décembre. La tradition se perpétue ainsi avec cet attachement au label, gage de qualité mais aussi de durabilité.

Line-up :
Krechet : basse
Vladislav Petrov : batterie
Roman Sayenko : chant, guitare



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