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MORTE FRANCE Hesperia [ 2025 ] |
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CD AlbumDurée : 45.00 Style : Black Metal |
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ORIGINALITE![]() |
TECHNIQUE![]() |
PRODUCTION![]() |
EMOTION![]() |
| Chronique : 26 novembre 2025 , réalisée par inglewood | ||||
Il y a des albums qui ne se contentent pas de tourner dans votre lecteur : ils s’y enracinent, y déposent leur poussière noire, et transforment l’atmosphère de la pièce. « Hesperia », du groupe Morte France, appartient à cette caste rare des disques qui semblent avoir été écrits non pas pour être écoutés, mais pour être endurés, presque comme un rite. Dès les premières secondes, le duo (ou collectif, selon les rumeurs jamais confirmées) déroule un mur sonore d’une densité étouffante. Les guitares se mêlent dans un brouillard abrasif, oscillant entre black metal à la française — froid, fiévreux, incarné — et une sensibilité quasi post-metal qui laisse filtrer des lueurs à travers le chaos. On pense parfois à une version plus hallucinée de Blut Aus Nord, parfois à la sécheresse tranchante de Deathspell Omega, mais Hesperia ne se contente jamais d’imiter : il absorbe, digère, recrache, dans une démarche profondément personnelle. La production, volontairement rugueuse sans tomber dans le lo-fi puriste, donne l’impression d’un paysage minéral : tout est taillé à vif, rêche, sans concession. Les percussions claquent comme un cœur à l’agonie, tandis que les lignes de basse rampent dans l’ombre, prêtes à mordre. Quant au chant, c’est une autre pièce maîtresse : un cri écorché, parfois murmuré comme une menace, parfois hurlé comme un exorcisme, qui semble venir autant des entrailles que d’un gouffre antique. Mais la grande surprise de l’album réside dans ses accalmies trompeuses, ces passages instrumentaux où Morte France ralentit le tempo pour laisser s’installer une ambiance quasi rituelle. Comme des intervalles spectrals, ils rendent les explosions suivantes encore plus implacables. Hesperia devient alors un voyage aux confins d’une mythologie sombre, entre ruines méditerranéennes et visions occultes. Ce n’est peut-être pas un album qui fera consensus — trop dense, trop radical, trop peu soucieux de séduire — mais c’est précisément là que réside sa force. Morte France signe avec Hesperia un disque habité, un bloc d’émotion brute où le désespoir et la grandeur s’entrelacent. Un album qui ne laisse aucun répit, mais qui, pour qui accepte de s’y plonger, révèle une profondeur insoupçonnée. |
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