CHRONIQUES ALBUMS

Le batteur super énergique de POGO CAR CRASH CONTROL, groupe français connu pour son punk hardcore metal, prend le large le temps d'un album solo. Louis PECHINOT devient Louis LA FLEMME et s'associe à Théo CHAPIRA pour aller faire un tour du côté de la pop à la sauce française et nous livre « Rouge Artériel ».

Il ne s'agit pas du premier batteur à prendre son courage à deux mains et à sortir la tête de ses fûts pour prendre le devant de la scène. On pense bien évidemment à Dave GROHL (NIRVANA, FOO FIGHTERS), à Ilian RUBIN (NINE INCH NAILS, FOO FIGHTERS) ou, de manière encore plus évidente, à la légende Phil COLLINS (GENESIS). Les batteurs ont un rôle essentiel, mais on comprend aisément leur désir de s’avancer de quelques mètres et de voir le public dans les yeux. LOUIS LA FLEMME avait l'envie — c'est en tout cas ce qui ressort de ses interviews — de livrer une vision plus intime de la musique, et l’on ne peut que saluer la démarche. De plus, il réalise son projet en nous le livrant avec une production particulièrement bien aboutie pour son style.

D'un point de vue strictement musical, on sent un artiste qui a voulu se faire plaisir en allant s'inspirer de ce qui le faisait vibrer : le punk (SUM 41, BLINK 182, WEEZER), la chanson française (DAHO, LESCOP, THERAPIE TAXI), la dark pop (Billie EILLISH) ou encore la new wave (THE CURE). Cela nous donne des titres contrastés mais d'une grande sincérité, comme en témoignent les différents « Rouge Artériel », « Nouveau Jour » ou encore « Le Temps ».

Ce qui compte dans la musique, ce n'est pas forcément d’explorer des records, mais de faire les choses avec honnêteté et sincérité. LOUIS LA FLEMME sort la musique qui vient de ses tripes et nous la livre telle quelle. On salue évidemment la démarche, même si l’on sort du metal. Après tout, il n'y a aucune loi qui dit que l’on ne doit jamais sortir du style qui nous a fait connaître, et que l’on a tout à fait le droit de se faire plaisir, tant que le résultat est de qualité. C'est tout ce qui importe au final, et c'est bien ce qu’il se passe ici.