CHRONIQUES ALBUMS

Antinoë est une cité antique, qui fut fondée par l’empereur Hadrien, à la mémoire de son amant mort noyé dans le Nil. C’est également le projet solo de Teresa Maracco, une pianiste et vocaliste espagnole, qui a notamment collaboré avec le groupe de black metal symphonique Dimmu Borgir (Enregistrements de clavier pour un live au Beyond The Gates). D’ailleurs, l’artiste madrilène est profondément influencée par ce genre musical, comme en témoigne son dernier album “Whispers from the Dark Past”, un hommage au BM norvégien des années 90.

En novembre 2025, elle sort un nouvel opus sous l’alias Antinoë, intitulé “The Fold”, avec le soutien du label Dark Essence Records et qui, pour ma part, était une totale découverte. Les ambiances y sont douces, soutenues par sa voix profonde et des arpèges mélancoliques au piano, avec une touche jazzy. Les paroles des morceaux expriment de façon symbolique et poétique les étapes du chagrin, thème central de cet enregistrement. Malgré le sombre propos, la musique d’Antinoë semble angélique et pure. Cette sensation de clarté se démultiplie grâce aux effets de réverbération, qui donnent l’impression d’apprécier sa virtuose partition en étant assis sur un banc d’église.

“The Fold” est une délicate et obscure symphonie, qui m’a rappelé les sonorités froides et intenses que l’on peut retrouver chez Chelsea Wolfe ou Myrkur, par exemple. Un très beau moment d’écoute, qui fait écho avec la saison hivernale approchant, dont la bise effleure déjà notre joue.