Benea Reach est le nouveau projet de l’ex-gratteux d’Extol, et à écouter ce disque on se dit qu’il devait sacrément s’embêter avec ses anciens collègues de débauche, ou en tout cas qu’effectivement il n’était pas à sa place, car pour le coup, cette oeuvre est une véritable déclaration de guerre au conformisme et autres règles éditées il y a bien longtemps par les maître du rock.

En effet les rythmes binaires à papa sont à mettre aux oubliettes, trop faciles, trop simples pour nos post apocalyptico metalleux norvégiens, qui multiplient à tour de bras les breaks et les ralentissements de tempos intempestifs, le tout avec une certaine maestria, un peu à l’image de leurs voisins suédois de Meshuggah à qui ils empruntent une certaine idée de la complexité dans le propos, tout en évitant les démonstrations techniques relativement stériles et ennuyeuses. Ceci étant du en partie aux nombreuses nuances et autres subtilités de jeu employées par les six cordistes sachant se faire doux comme des agneaux quand il le faut grâce à leur sens mélodique, ou aussi tranchants et incisifs qu’un poignard de sacrifice ! …. Seul le chant constamment hurlé me paraît moins intéressant car au vue de la richesse musicale de « Monument Bineothan » on aurait presque pu dans un élan de folie se passer de corde vocale qui pour le coup utilisé de la sorte n’apporte rien de particulier ….

Un bon album donc, qui demandera à l’auditeur un petit effort de concentration pour bien s’imprégner de la noirceur et de l’odeur de souffre que dégage l’ensemble. Reste à Benea Reach de parfaire certaines choses notamment au niveau des vocalises qui pour moi reste encore un peu trop approximatives. Cependant pour un premier essai, ceux-ci peuvent se rassurer car le potentiel est bien là, et ne demande qu’a mûrir encore un peu…. A écouter avec respect ne serait ce que pour le gros travail accompli.