Et non, n'en déplaise aux puristes, le doom n'est plus toujours cette suite de sons pesants � la limite de l'arrêt cardiaque. Issu de membres des groupes Autumn (russe) et de Sekventia, Arcanar confirme cette vérité en alliant dans « Dusty lord » des influences certes doom mais aussi très death agrémentées de belles plages mélodiques.

Bien entendu, la belle grosse et très lente rythmique doomesque se fait entendre tout au long de l'album (du moins sur les compositions non instrumentales, 5 au total, sur les 9 que compte le disque), mais celle-ci ne constitue pas l'élément qui attire le plus l'attention sur Dusty Lord. Non, le petit élément de surprise provient en effet de fortes influences death apparaissant principalement au niveau des guitares, parfois très progressives et dissonantes ainsi qu'au niveau de la batterie, dont le rythme varie énormément, entre cassures et roulements, l'ensemble produisant des compositions d'aspect assez technique (en exemple : 5. « Dusty Lord », certainement le plus lourd de l'album). La basse se fait particulièrement entendre au niveau des parties plus calme, où résonne également un joli chant clair (et en russe).
Le reste des vocaux sont en revanche très dark, lents et caverneux � souhait, accentuant le contraste avec les parties mélodiques présentes essentiellement au niveau des intros et � travers quelques accompagnements au piano. Les musiciens d'Arcanar se font donc une joie de mélanger les influences, dans des compositions cohérentes et visiblement beaucoup travaillées, mais qui ne produisent cependant pas � l'écoute l'effet « déclic » des grands album.

Pour résumer simplement, Dusty Lord manque trop d'éléments détonnants et émotionnels pour provoquer une vraie réaction et se laisse donc écouter placidement en conservant toutefois sa place dans le milieu du tableau.