A l’instar de Rapture et de "Futile", leur premier et excellent témoignage discographique, les Russes de Sea Of Desperation honore, à leur manière, le mythique "Brave, Murder, Day" de Katatonia.

Si l’intention est louable et infiniment respectueuse, la finalité l’est beaucoup moins. En effet et à la différence de ce dernier, l’ensemble manque de séquences véritablement transcendantes et les ambiances crées interpellent davantage pour l’analogie avec la première période des Suédois que pour la richesse artistique des structures. On aurait justement souhaité constater l’inverse. Conformément au genre, le tempo est légèrement plus rapide que le Doom traditionnel et les passages acoustiques, nombreux. Si qualitativement, la musique des Russes ne s’apparente pas à une vilaine farce, l’auditeur exigeant sera passablement déçu par l’absence de passion véritable et autres moments de fièvre. Quant au traitement sonore, là encore, les lacunes sont nombreuses, en témoigne cette batterie à la résonance synthétique rendant pénible l’approche et ce chant ostentatoirement mis en exergue.

Malgré tout, même si le niveau d’excellence n’est pas atteint sur "Spiritual Lonely Pattern", je ne peux m’empêcher d’espérer à une suite plus convaincante, quelques signes encourageants sont perceptibles sur certains mouvements ("Departure", "My Spiritual Lonely Pattern") et l’on perçoit chez Sea Of Desperation cette estimable qualité qu’est l’envie de bien faire. A suivre.