Contrairement à ce que peut le laisser supposer l'attaque clairement pompée sur le premier Metal Church (à moins que ce ne soit un hommage...) du premier morceau de cette procession, la principale source d'inspiration de la bible du diable (!?) est à rechercher du côté de la vierge de fer.

Bible of the Devil est donc à ranger dans cette catégorie grandissante de groupes qui, bien que relativement jeunes pratiquent un style proche de la NWOBHM originelle (voir la fin de "Sepulchre" que l'on croirait tout droit sorti de la guitare d'Adrian Smith ou l'intro du morceau suivant qui est à peu de choses près la même que celle de "Running Free"). Il est toujours délicat de porter un jugement sur un groupe qui a manifestement décidé de se placer hors du temps mais même en ayant une certaine complaisance à cet égard, ce qui est mon cas, on ne peut pas nier que le chant est parfois limite (voir "Orphans Of Doom") et qu'il n'est guère aidé en cela par une production faiblarde.

La groupe a tout de même une spécificité, à savoir qu'il comprend en son sein deux chanteurs (Mark Hoffmann et Nate Perry), l'un évoluant dans un registre heavy rugueux et l'autre dans un registre plutôt thrash similaire à celui de l'ami Chuck Billy (d'ailleurs le morceau "Legions of the Oriflamme" sonne étrangement comme du TestAmenT). Si certains passages sont sympathiques, l'ensemble reste tout de même trop stéréotypé et le groupe ne possède pas réellement le petit truc en plus qui lui permettrait de sortir de la masse, ce qui -il est vrai- est de plus en plus difficile.

Sans pour autant démériter, Bible of the Devil ne signe pas là un album particulièrement mémorable et seuls les acharnés de NWOBHM, et il en reste encore quelques uns, y jetteront à l'occasion une oreille plus ou moins bienveillante.