Sous l’impulsion d’un des grands mentors de la scène black de l’époque, le sieur Blackheim, et son ami Vargher ont formé en 1995 Bewitched pour réagir aux trop nombreuses sorties d’albums interprétés par des gens de piètre qualité tant aussi bien du coté strictement musical que du coté de l’intellect ! Les gens de Regain Records ne m’en voudront pas si je plagie un peu pour le coup ce qui sert de mise en bouche à la biographie du groupe, clichesque au possible et sans grande utilité, si ce n’est d’effrayer le quidam novice..

Bref là n’est pas notre propos mais conserve malgré tout son importance et pose les bases du trip développé par les Suédois !
Si leurs précédentes réalisations ne m’ont jamais vampé, car trop souvent dotées d’une inspiration proche du néant, et d’une imagerie « farces et attrapes » prompt à décourager tout bon amateur de metal saignant, il faut reconnaître qu’au vue de l’état actuel des choses, ce dernier opus remonte largement le niveau de la formation, déjà grâce à son artwork plutôt de bonne qualité, certes classique mais tellement plus actuel et proche de son temps ! Mais aussi et surtout grâce à sa musique, qui sans etre aussi raffinée qu’une bonne bouteille de vin grand cru, se déguste malgré tout avec respect. En effet, comme le dit si bien ma propre version d’un vieux diction « peu importe le goût du moment que l’on a l’ivresse ! ». Et pour sûr « spiritual Warfare » a vraiment matière à vous faire tourner la tête … à la fois rèche et sans « gimmick » superflu, Bewitched a mis les petits plats dans les grands pour nous concocter une production sans faille, avec un son pachydermique et une diversité que bon nombre d’acteurs de la scène ne mettent plus dans leur menu.
« Spiritual Warfare » est un disque résolument ouvert au monde, n’hésitant pas à mélanger diverses influences tour à tour punk – black – doom – rock’nroll tout y passe sans retenue aucune ! Le tout fonctionnant à merveille de bout en bout ! Pas une seule baisse de régime ! A signaler le summum de l’orgasme étant atteint avec le très bien nommé « Malevolent force of destruction » où la volonté d’éradication de toute trace d’humanité est remarquablement mise en valeur par le tempo lourd et funèbre soutenu de mains de maîtres par les riffs incandescents des guitares ! incontestablement le plus beau témoignage de ce qu’est Bewitched à l’heure d’aujourd’hui : une vraie machine de mort … seul petit bémol à noter, et pour chipoter un peu, le coté très « punk » attitude de certains titres pourra rebuter les moins ouverts de la confrérie, mais il serait vraiment dommage de cataloguer cet album attivement sans avoir envie de lui donner sa chance, car il en vaut vraiment la chandelle (noire) bien entendu .

Pour une surprise c’est une surprise ! Voilà qu’en l’espace de 45 minutes Bewitched a réussi à faire tomber les dernières craintes que l’on était en droit d’avoir face aux suédois, définitivement les voici revenus à leur meilleur niveau, à coup sur et c’est certain, ils font désormais partie des gens sur qui il va falloir compter dans un futur proche ! Croyez moi c’est du tout bon.