Suidakra est grandement représentatif de ces formations à la motivation évidente et dotées d’une ténacité à réitérer chaque année ses efforts artistiques sans se soucier des retours mitigés de l’ensemble de la presse spécialisée et des ventes d’album plutôt décourageante. Partiellement justifié est ce manque de considération dans la mesure où le groupe allemand n’a jamais su insuffler à sa musique l’émotion nécessaire pour prétendre se démarquer du nombre incalculable d’entités s’abreuvant à la même source.

Comme à l’accoutumée, mythologique et épique dans l’approche conceptuelle, Suidakra risque, une nouvelle fois, avec "Caledonia", huitième album du groupe, de ne pas faire vertigineusement parler de lui ! Officiant dans un brassage musical de Metal épique et de Heavy / Death avec en soutien quelques passages folkloriques, les motifs offerts ici ne provoquent aucun signe de transe et nulle expression de contentement impossible à maîtriser. En effet, les structures sont organisées telles qu’il est impossible d’en extraire intrinsèquement la moindre source de réjouissance auditive. Les guitares, par leurs phrasés, ne parviennent pas à toucher positivement l’âme de l’auditeur, les différents chants manquent cruellement d’envergure et ne répondent pas à leurs fonctions d’animer harmonieusement l’ensemble. Ajoutons à cela une insuffisance certaine en termes de singularité artistique et une production en dessous de la moyenne, il en résulte logiquement un disque aussi pauvre que secondaire. La seule et unique qualité de ce disque réside dans une interprétation juste et honnête ajouté d’une adroite utilisation des instruments acoustiques et folkloriques sauvant l’album de la totale insignifiance.

L’histoire va probablement se répéter avec "Caledonia" car hormis un succès d’estime chauvinisme dans l’underground allemand, Suidakra sera à nouveau confronté à la pire des sanctions pouvant être infligées à l’artiste : l’indifférence.