A l’instar de pointures telles Metallica, Megadeth, Anthrax, Testament et Slayer, Kreator a déposé les premières pierres constructives de l’édifice metal tel que nous l’apprécions, aujourd’hui. Les sous-genres se réclamant du Thrash Metal, aussi nombreux et variés dans l’approche soient-ils, attestent sans conteste du vecteur déterminant qu’a constitué ce sous-genre pour la suite de l’histoire des musiques électrifiées.

Vivement encensés, les Allemands, fervent représentant du mouvement précité, sont donc, avant même d’émettre un jugement quelconque, critique et objectif, quant à la qualité de leur musique, dignes de recevoir la distinction et le respect de circonstance pour tant de services rendus au développement des musiques metal actuelles. 2006 et après une escapade stylistique particulièrement réussie mais qui eut peine à contenter la majorité, Kreator propose aujourd’hui une réédition améliorée de leur dernier album en date, "Enemy Of God". Agrémentée d’un dvd, cette sortie sera, si vous avez loupé la première édition, un excellent moyen de vous réajuster. Sur scène, les Allemands demeurent, comme à l’accoutumé, très à l’aise et l’expérience aidant, la tenue de ces derniers n’est terni d’aucun manquement ou autres baisses d’intensité.

L’exécution, millimétrée instrumentalement et sans faille, stigmatise la puissance d’une machine n’ayant strictement plus rien à prouver. La tracklist, bien que principalement orientée sur "Enemy Of God", n’évite pas les incontournables que sont "Betrayer", "Extreme Agression". Les moments forts ("Violent Revolution", "Phobia", "Pleasure To Kill") aussi nombreux que solennels, attestent la richesse qualitative de ce "Enemy Of God Revisited". A l’intégralité du concert du Wacken Open Air 2005 s’ajoute une prestation live pour la télévision allemande et quelques clips dont les excellents "Impossible Brutality" et "Dying Race Apocalypse".

Au demeurant, aucune surprise édifiante, nous retrouvons une formation familière et à la stature impressionnante qui, à l’heure actuelle, n’est pas prête à être confinée à l’isolement. Hormis l’inadmissible faute de goût de l’image "graineuse" inhérente au show et atténuant quelque peu le bonheur visuel, cet objet est tout simplement indispensable pour tous ceux qui auraient honteusement loupé un épisode de la série "Les incontournables du Metal".